Cet article date de plus de quatorze ans.

Deux pompiers volontaires du Var ont été condamnés à 12 et 6 mois de prison ferme

Le tribunal correctionnel de Draguignan jugeait cinq soldats du feu pour avoir brûlé un colègues de La Flèche (Sarthe) lors d'un bizutage en juillet.Le sapeur-pompier de la Sarthe, qui était venu en renfort dans la région pour l'été, avait reçu plusieurs brûlures sur le corps.
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
  (AFP - Eric Estrade)

Le tribunal correctionnel de Draguignan jugeait cinq soldats du feu pour avoir brûlé un colègues de La Flèche (Sarthe) lors d'un bizutage en juillet.

Le sapeur-pompier de la Sarthe, qui était venu en renfort dans la région pour l'été, avait reçu plusieurs brûlures sur le corps.

Les condamnations sont plus lourdes que les peines requises par le substitut du procureur, Marion Chabot, qui a distingué des "meneurs" et des "suiveurs" parmi les prévenus qui comparaissaient pour "violence commise en réunion suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours".

Cyril Canlay, un adjudant de 32 ans élagueur de profession, a été condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis, contre 10 mois requis dont huit avec sursis. Julien Sapino, un chauffeur de 26 ans, a écopé de 12 mois de prison dont six avec sursis, contre huit mois requis dont sept avec sursis. Avec, dans les deux cas, mise à l'épreuve et interdiction d'exercer pendant trois ans.

"Nous allons vraisemblablement faire appel. La décision est hallucinante, sans commune mesure avec les faits reprochés, on a jugé ces jeunes gens comme des multirécidivistes", a dénoncé leur avocat, Me Lionel Escoffier.

Parmi les trois autres prévenus, à l'encontre desquels deux mois de prison avec sursis et 140 heures de travaux d'intérêt général avaient été requis, Timothée Delpech, un employé viticole de 24 ans, a été condamné à huit mois avec sursis. Fabien Escaillas, un étudiant de 20 ans, a été condamné à quatre mois avec sursis et Damien Trognon, 21 ans et sans emploi, à deux mois avec sursis.

Les cinq condamnés ont obligation d'indemniser la victime.

"On parle de bizutage, mais le bizutage c'est en milieu scolaire. Ici on est dans la vraie violence. Ils ont joué avec le feu et dans ce dérapage, il y a eu une volonté d'humilier", a estimé la représentante du parquet.

Deux autres pompiers poursuivis dans cette affaire pour non assistance à personne en danger, ont vu leur procès renvoyé au 4 janvier.

Toutes les personnes mises en cause ont été placées sous contrôle judiciaire et suspendues de leurs fonctions par le directeur départemental du service d'incendie et de secours du Var.

En première comparution, le 19 juillet, les pompiers avaient souhaité bénéficier d'un délai pour préparer leur défense, ce que la loi leur permet.

Rappel des faits
Dans la nuit du 4 au 5 juillet, dans l'enceinte de la caserne de Callas, après une soirée organisée pour fêter son nouveau diplôme, un sapeur-pompier volontaire âgé de 27 ans, en renfort pour la saison estivale dans le Var, a été réveillé, selon ses dires, par plusieurs de ses collègues qui l'ont ensuite déshabillé avant de lui enduire le corps de cirage.

Une flamme allumée pour lui brûler des poils pubiens s'est alors propagée sur son corps également enduit de produit désinfectant, lui occasionnant des brûlures aux testicules, à l'avant-bras gauche, à la hanche et au pied gauche.

Depuis, toutes les personnes mises en cause ont été suspendues de leurs fonctions par le directeur départemental du service d'incendie et de secours du Var. Il a convoqué un conseil de discipline.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.