Deux fédérations CGT réclament une journée de mobilisation contre la réforme des retraites vers le 16 novembre
Les fédérations de cheminots et de l'agroalimentaire estiment que la période retenue par l'intersyndicale pour un nouveau rendez-vous est trop éloignée.
Les syndicats, réunis jeudi, ont décidé d'appeler à une nouvelle journée la semaine du 22 au 26 novembre, sans en fixer la date ni les modalités.
La CGT-cheminots souhaite "une nouvelle étape vers le 16 novembre", estimant que la semaine du 22 au 26 novembre est "trop éloignée", ce qui risque de "casser la dynamique".
La CGT-agroalimentaire (FNAF-CGT) s'est exprimée "pour un appel confédéral, le plus unitaire possible, à faire du 16 novembre 2010 une journée nationale interprofessionnelle de grèves de 24 heures et de manifestations", en jugeant que "l'heure n'est pas à l'acceptation du recul social".
Elle estime que "ni le vote de la loi ni son éventuelle promulgation ne pourront faire reculer la détermination des travailleurs tant le rejet de la politique gouvernementale, la colère et l'exaspération dominent", selon une déclaration adoptée vendredi à l'unanimité par son comité exécutif.
Une nouvelle journée de mobilisation la semaine du 22
Les syndicats, réunis jeudi pour décider des suites de la contestation, ont indiqué qu'un "nouveau rendez-vous national de mobilisation" aurait lieu "dans la semaine du 22 au 26 novembre". Les modalités seront arrêtées le 8 novembre. A cette occasion, ils devraient élargir leurs revendications à l'emploi et aux salaires.
Les 8 organisations CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires ont peiné à s'entendre sur une position commune.
Dans un communiqué signé par sept des huit syndicats (FO ne signe jamais les déclarations communes mais participe aux actions unitaires), l'intersyndicale réaffirme sa "détermination face à une réforme gouvernementale qui demeure injuste, inefficace, inacceptable et qui ne répond pas aux enjeux actuels".
"Les organisations syndicales, comme les salariés, sont attachées au travail intersyndical qui perdure depuis deux ans et aux actions unitaires. Elles décident de poursuivre le travail commun sur l'emploi, les salaires, le pouvoir d'achat et les conditions de travail en actualisant leur déclaration commune du 29 janvier 2009", ajoute le texte.
La CGT, poussée par une partie de sa base, plaide pour maintenir la flamme de la contestation. Didier Le Reste, patron des cheminots CGT, a exprimé "un peu de colère" vendredi sur France Info, car il attendait "une décision plus ferme" de l'intersyndicale pour que "le mouvement de fond se poursuive avant la promulgation de la loi".
Et la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, a appelé à "tenter tout ce qui est possible jusqu'au bout pour empêcher la promulgation", concédant toutefois que "nous arrivons à la fin d'un processus".
"Nous n'envisageons ni des mobilisations massives avec des grèves ni des manifestations partout. Il est important de rebondir et de voir avec les salariés les meilleures solutions d'actions", a commenté Marcel Grignard, numéro 2 de la CFDT, à l'issue de la réunion qui s'est tenue pendant plus de trois heures au siège de la CFE-CGC. Quant au leader de la CFDT François Chérèque, il a affirmé vendredi qu'on allait "s'éloigner petit à petit" du sujet des retraites.
Pascal Pavageau, de Force ouvrière, a indiqué que son organisation avait une nouvelle fois plaidé pour une journée de grève de 24h, une proposition non retenue par les autres syndicats.
FO reste convaincue que "des manifestations à répétition sans grève ne peuvent pas être efficaces" pour obtenir "l'abrogation de la loi".
La réforme des retraites, qui fait passer l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans, a été adoptée par le Parlement. Elle ne sera promulguée qu'après l'avis du Conseil constitutionnel, saisi par le PS. Les neuf Sages ont jusqu'au 2 décembre pour se prononcer.
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