Deux amis se disputaient un ticket de loterie à un million d'euros
Les septuagénaires de Villeneuve-sur-Lot se chamaillaient pour la répartition des gains. Le tribunal de grande instance d'Agen a décidé vendredi qu'ils devaient faire 50-50.
Ils étaient amis depuis 35 ans. Mais un pactole d'un million d'euros à un jeu de loterie a jeté un froid entre ces deux septuagénaires de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Le tribunal de grande instance d'Agen a tranché vendredi 20 avril : ils doivent se partager la cagnotte à parts égales, soit 503 660,28 euros chacun. FTVi revient sur cette histoire.
Le 31 juillet 2011, Messaoud Boudissa, 79 ans, est au café PMU "L'Ecrevisse" de son ami Cheikh Guendouzi, 73 ans. Comme d'habitude, il tente sa chance aux courses hippiques ou, comme ce jour-là, au jeu de hasard Amigo (ex-Rapido). "Comme souvent", selon le patron du bar, Boudissa lui demande de l'argent pour parier, car "il a une petite retraite". Guendouzi cède : "Tiens, voilà 20 euros. Si tu gagnes on partage, si tu perds tu ne me devras que 10 euros", lui aurait-il fait promettre.
Il ne pense pas avoir empoché le gros lot
Ils ont ensuite suivi en direct le tirage du jeu de loterie. Selon le patron du bar, son ami se rend compte qu'il a gagné, mais pas qu'il a décroché le pactole d'un million d'euros. C'est en glissant le ticket dans la machine de la Française des jeux que Cheikh Guendouzi voit alors apparaître la mention "Gros lot" et une invitation à se rendre dans un centre de paiement pour connaître le montant exact du gain. "Si j'avais été malhonnête, je n'aurais rien dit. Je lui aurais donné les 20 euros et gardé le ticket avec moi", assure-t-il.
Messaoud Boudissa rentre alors chez lui avec le ticket gagnant puis se présente seul, un peu plus tard, au centre de paiement de la FDJ pour découvrir qu'il a remporté la somme de 1 007 320,56 euros, qu'il empoche seul. S'estimant "trahi", le gérant engage alors une procédure judiciaire contre son ami.
Les juges ont entendu les témoins
Comme souvent dans ce type d'affaire, le vainqueur affirme qu'il a gagné "tout seul". J'ai pris le ticket, j'ai touché. Personne n'a joué avec moi", s'est défendu Boudissa. Mais l'avocat du patron de "L'Ecrevisse", affirme le contraire. "Il y a clairement constitution d'une société en participation. Si monsieur Guendouzi n'avait pas eu de témoin, il ne servait à rien d'aller devant le tribunal, sa parole seule ne valait rien."
D'après l'avocat du gagnant, "celui qui a le ticket entre les mains est le légitime détenteur des gains, sauf à prouver qu'il y ait un accord préalable entre les différents joueurs". Or, plusieurs témoins présents dans le bar ce jour-là "ont entendu de façon audible le deal" proposé par Guendouzi et accepté par Boudissa, souligne l'avocat du gérant.
Les juges du tribunal d'Agen ont estimé que les attestations produites par sept témoins à l'audience, le 13 mars, corroboraient les dires du patron du bar.
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