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Dans le Gers, un collectif bataille contre des poulaillers industriels

Des agriculteurs et militants refusent l'implantation d'élevages qui pourraient donner naissance à 6 millions de poulets par an, dans ce département réputé pour ses produits du terroir.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Gers est réputé pour ses volailles élevées en plein air et nourries au grain. (BENGT OLOF OLSSON / AFP)

Ils ne veulent pas de poulets industriels chez eux. Un collectif baptisé Bien vivre dans le Gers s'est créé dans ce département du Sud-Ouest connu pour l'élevage de ses volailles en pleine nature. Il s'oppose au projet d'implantation de poulaillers industriels par la coopérative Vivadour. Quatre poulaillers de 4 800 mètres carrés chacun doivent être construits dans le département, produisant jusqu'à six millions de poulets dits "standard" chaque année. L'annonce a fait bondir des agriculteurs des environs de Lannepax, un des villages envisagés pour accueillir une de ces installation.

Le collectif rassemble aujourd'hui dix-sept associations ou partis tels que la Confédération paysanne, Générations futures, UFC 32-Que Choisir, le Mouvement de défense des exploitants familiaux ou Europe Ecologie Les Verts 32. Ils demandent à la préfecture de ne pas autoriser ces poulaillers géants et d'organiser "un débat public sur l'avenir de l'agriculture". Bien vivre dans le Gers souligne que selon un récent sondage réalisé à la demande du conseil général, 77 % des Gersois sont contre ces projets d'élevage industriel.

Epidémies et pollution aux nitrates

"Sachant la manière dont le poulet industriel est élevé et nourri, le consommateur est en droit de se poser des questions sur les répercussions sur sa santé", estime le collectif. Il agite le spectre d'élevages traités aux antibiotiques et nourris avec du "soja importé d'Amérique, donc probablement OGM", voire avec des farines animales dès qu'elles seront à nouveau autorisées. 

Par ailleurs, "plus on concentre la production, plus on augmente les risques et moins on les maîtrise", fait remarquer un membre du collectif qui dénonce le danger d'épizooties et le rejet de nitrates "dans un département où ils sont déjà élevés avec les épandages réalisés par les agriculteurs".

Vivadour, qui revendique 850 salariés, 5 200 adhérents et une production de sept millions de têtes de volailles (parmi d'autres activités), apporterait aux agriculteurs un soutien logistique et un prêt financier pour l'installation des bâtiments d'élevage.

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