Des associations antinucléaires ont annoncé samedi avoir reçu des documents sur l'EPR en construction à Flamanville
Provenant d'une source anonyme et interne à EDF, les documents montreraient que ce réacteur nucléaire de 3e génération présente "la possibilité d'un accident grave".
"La sûreté nucléaire est la priorité d'EDF", a réagi l'entreprise dans un communiqué précisant que le dossier mise en service de l'EPR de Flamanville 3 est en cours de finalisation.
Il fait l'objet de nombreux documents de travail dont aucune conclusion ne peut être tirée tant que les études ne sont pas terminées et il sera adressé fin 2010 à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), pour instruction, précise encore le communiqué.
EDF se dit cependant "confiant sur le résultat de ces études, sur la base du Rapport
préliminaire de sûreté qui a servi de support au Décret d'Autorisation de Création de Flamanville 3 délivré le 10 avril 2007. La validation par l'ASN du dossier que transmettra EDF fin 2010 sera un préalable à l'autorisation de mise en service du réacteur Flamanville 3."
Les informations des antinucléaires
Selon Didier Anger, président du Comité de réflexion, d'information et de lutte antinucléaire (Crilan), trois organisation auraient reçus 'très récemment" l'étude confidentielle concernant l'EPR de Flamanville : le réseau Sortir du nucléaire, l'Observatoire du nucléaire et le Crilan.
L'étude démontrerait "la possibilité d'un accident grave" ."Certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l'explosion du réacteur à cause d'un accident d'éjection de grappes" explique Philippe Brousse, directeur du réseau Sortir du nucléaire dans un communiqué. "Les grappes servent à contrôler la puissance du réacteur, à le piloter. Ce sont à la fois l'accélérateur et le frein", précise le Crilan. L'accident d'éjection de grappes peut donc "se comparer au blocage de l'accélérateur, à fond", explique le comité.
Les révélations des antinucléaires interviennent alors que doit se tenir lundi et mardi une conférence internationale sur la technologie nucléaire à Paris, animée par le directeur général de l'AIEA, et que doit s'ouvrir le 24 mars le débat public sur le projet de deuxième réacteur EPR sur le site de la centrale nucléaire de Penly, près de Dieppe (Seine-Maritime).
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