Réflexion faite : éviter une guerre mondiale
La paix est une période exceptionnelle. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel "Philosophie Magazine", évoque "La guerre mondiale", le livre du philosophe Michel Serres, décédé samedi 1er juin, pour nous éclairer.
Toutes ces cérémonies nous rappellent que pour les uns, c'est de l'Histoire, et que pour les autres, c'est du vécu. "Ce qui est frappant, c'est le contraste entre d'un côté les vétérans et de l’autre les chefs d'État et de gouvernement, explique Michel Eltchaninoff. Les vétérans, eux, ont vécu la guerre, ils ont failli perdre la vie, ils ont vu leurs camarades tomber au combat, certains ont été blessés, ils l'ont vécu dans leur chair. Les dirigeants, eux, ils ne l'ont pas connu. Pour comprendre ce contraste, il y a un grand philosophe français qui peut vraiment nous aider, c'est Michel Serres, qui a une connaissance intime de la guerre. Il définit la guerre de manière très brutale, comme l'organisation de la tuerie."
"Les puceaux de la paix"
"Ces dirigeants du monde actuel, Michel Serres les appelle les puceaux de la paix dans son livre ‘La guerre mondiale’ paru en 2008, poursuit Michel Eltchaninoff. Le philosophe nous explique que nous vivons dans la première période de l'histoire de l'Humanité entière où des dirigeants de grands États n'ont jamais fait la guerre eux-mêmes ou ne l'ont jamais connu sur leur sol. Cela change tout, selon lui. La guerre d'aujourd'hui, c’est la guerre que les hommes mènent contre le monde, contre l'environnement. Michel Serres nous dit qu'au lieu de nous battre entre nous, nous ferions mieux de nous rassembler pour éviter que ce qui nous reste, la Terre, devienne invivable."
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