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Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia faisait 47 morts sur le littoral atlantique

Cette catastrophe a largement contribué à mettre sur le devant de la scène les questions de l'urbanisation côtière et la prévention des risques d'inondation.Dimanche matin, un dépôt de gerbes de fleurs sur le pont de la Faute-sur-Mer a marqué le début de la commémoration officielle. 29 personnes sont mortes dans cette station balnéaire.
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Le 28 février 2010, à La Faute-sur-Mer (Vendée)... (AFP - FRANK PERRY)

Cette catastrophe a largement contribué à mettre sur le devant de la scène les questions de l'urbanisation côtière et la prévention des risques d'inondation.

Dimanche matin, un dépôt de gerbes de fleurs sur le pont de la Faute-sur-Mer a marqué le début de la commémoration officielle. 29 personnes sont mortes dans cette station balnéaire.

Dans un silence absolu, des gerbes de fleurs ont été déposées sur le pont reliant la petite station balnéaire vendéenne à l'autre commune sinistrée de l'Aiguillon-sur-Mer, en présence de pompiers en grande tenue mais en l'absence de l'association de victimes Avif, ont constaté des journalistes de l'AFP. Cette cérémonie s'est déroulée sur fond de discordances.

Beaucoup de familles endeuillées ont choisi de ne pas participer à la commémoration qui a attiré quelques centaines de personnes sous un soleil radieux et qui a été suivie d'une messe.

L'Association des victimes des inondations du Sud-Vendée ( Avif), qui regroupe les sinistrés de la Faute-sur-Mer, a boycotté la cérémonie pour protester contre l'attitude du maire René Marratier, "qui n'a jamais eu le moindre mot de compassion à l'égard des victimes", selon un communiqué. Les familles endeuillées ont prévu une autre cérémonie le 6 mars. La ministre des Transports et de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a participé à cette commémoration afin d'exprimer la "solidarité nationale".

La commune vient tout juste d'adopter son "plan communal de sauvegarde", un système d'alerte avec sirènes et haut-parleurs.

Les vagues à l'assaut du littoral
Dans , l'effet combiné de vents violents et de forts coefficients de marée entraîne en pleine nuit une brusque montée des eaux le long du littoral charentais et vendéen, submergeant quais, digues et dunes, surprenant les riverains dans leur sommeil. En quelques minutes, les flots envahissent les maisons. Certains habitants se réfugient à l'étage de leur habitation, sur les toits ou même dans les arbres, attendant désespérément dans une nuit glaciale des secours débordés. D'autres se retrouvent piégés.

Il faudra plusieurs jours pour dénombrer les morts: 41 au total sur le littoral, 29 en Vendée; 12 en Charente-Maritime, notamment à Charron, Aytré et Châtelaillon-Plage.

L'action des pouvoirs publics: chronologie et polémiques
Le président Nicolas Sarkozy se rend sur place le 1er mars 2010. Evoquant une "catastrophe nationale", il promet d'engager la réflexion "sur le plan de l'urbanisme pour qu'une catastrophe de cette nature ne se reproduise plus". Cinq semaines plus tard, le gouvernement présente la cartographie des "zones d'extrême danger où il n'est pas acceptable de laisser les habitants se réinstaller". Le tracé de ces "zones noires", qui incluent 1510 maisons, suscite la colère de propriétaires qui déplorent le manque de dialogue et craignent de perdre l'investissement d'une vie.

Les promesses de l'Etat d'indemniser "totalement" n'apaisent en rien le courroux des riverains contre ces "zones noires" vite rebaptisées, moins dramatiquement, "zones de solidarité". Finalement, début juin 2010, les autorités assurent qu'"aucune maison ne sera rasée sous la contrainte" et promettent une nouvelle étude parcelle par parcelle.

En Vendée, les périmètres définitifs sont établis le 1er octobre 2010, mais les expertises se poursuivent toujours dans quatre zones de Charente-Maritime. Au total, 1113 habitations ont fait l'objet d'un accord pour acquisition à l'amiable par l'Etat. Les démolitions pourraient débuter dès le mois de mars en Vendée.

Parallèlement, 190 chantiers visant à renforcer digues et cordons dunaires ont été menés en urgence en 2010 pour un montant de 42,6 millions dans les deux départements de Vendée et Charente-Maritime. D'autres travaux sont prévus dans le cadre du nouveau plan national "submersions rapides", doté de 500 millions d'euros et destiné à renforcer près de 1200 km de digues sur la période 2011-2016.

L'action de la justice
Sur place, les populations s'inquiètent encore pour leur sécurité. Samedi 19 février 2011, environ 200 personnes ont formé une chaîne humaine à Yves (Charente-Maritime) pour demander la consolidation d'une dune mise à mal par Xynthia.

Côté judiciaire, deux plaintes sont entre les mains du parquet de La Rochelle: l'une déposée par une quarantaine de personnes contre la mairie de Charron, l'autre contre X par un particulier de Boyardville.

En Vendée, la justice tente d'établir les responsabilités, notamment à la Faute-sur-Mer où la plupart des victimes vivaient dans des lotissements construits en dessous du niveau de la mer. L'information judiciaire a été ouverte fin novembre aux Sables-d'Olonne sur plainte de l'Association des victimes des inondations du Sud-Vendée (Avif) et de 40 victimes.

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