Procès : quelle protection pour les repentis ?
Inédit en France, le procès sous très haute surveillance pour un repenti corse se tiendra devant une cour d'assises.
C'est à l'abri des regards, escorté par la police que le repenti arrive au Palais de Justice d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), lundi 19 février au matin. Un procès sous haute surveillance du Raid, interdit au public, pour protéger le premier collaborateur de justice français qui comparait devant une cour d'assises. "Sa sécurité est très mise en danger aujourd'hui (...) Il a dénoncé des gens sur un homicide volontaire", a indiqué son avocat, Me Laurent-Franck Lienard. Le repenti comparait, le visage grimé, aux côtés de cinq coaccusés, ses anciens complices présumés. Ils sont accusés d'avoir, le 28 octobre 2010, abattu en plein centre d'Ajaccio (Corse-du-Sud), Antoine Nivaggioni, un ancien nationaliste reconverti dans les affaires.
Moins d'une dizaine de repentis en France
Pendant cinq ans, l'enquête piétine. Jusqu'au jour où un membre du commando décide de parler. En échange, il obtient la protection officielle du repenti : l'État lui donne alors les moyens de refaire sa vie, un statut, selon le magistrat Jacky Coulon, particulièrement difficile à mettre en place. Ce nouveau statut est inspiré du système italien. En Italie, ils seraient 1 200 pour un budget de 22 millions d'euros par an. En France, il y aurait moins d'une dizaine de repentis. Le ministère de la Justice n'a pas souhaité en communiquer le budget.
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