"Aujourd'hui, il y a eu beaucoup de mots. Nous attendons des actes dans les semaines qui arrivent", a déclaré lundi sur franceinfo Paul-André Colombani, député nationaliste de Corse-du-Sud, après la visite de Gérald Darmanin en Corse à l'occasion des 25 ans de l'assassinat du préfet Claude Erignac. Le ministre de l'Intérieur a notamment "tendue la main" aux nationalistes tout en déplorant le manque de "répondant". Paul-André Colombani note "une évolution notable" du gouvernement dans sa "façon de réfléchir" à la Corse. Il appelle à "un audit général" de l'Assemblée de Corse et plaide pour une autonomie "dans la République".franceinfo : Gérald Darmanin déplore un manque de répondant des élus corses. Que lui répondez-vous ?Paul-André Colombani : On a vécu un 6 février qui pourrait devenir important dans l'histoire de la Corse. Mais aujourd'hui, il y a eu beaucoup de mots. Nous attendons des actes dans les semaines qui arrivent. Nous aussi, nous avons appelé à la reprise du dialogue parce que la Corse en a besoin, parce que la paix en Corse doit s'installer durablement. Là je rejoins les propos du ministre. C'est mieux qu'il y a cinq ans, parce qu'il y a cinq ans, on avait vécu un très mauvais 6 février en tant qu'élu de la Corse. Il y a eu une évolution notable de la façon de réfléchir au sujet de la Corse au niveau de ce gouvernement. Donc on prend acte et on est prêt à venir discuter des sujets politiques. C'est mieux qu'il y a cinq ans, mais c'est peut-être moins bien que des discours beaucoup plus politiques d'il y a déjà une vingtaine d'années, du gouvernement de Lionel Jospin par exemple.Est-ce que les discussions partent sur de bonnes bases ?Il faut mettre à plat beaucoup de choses parce que nous sommes convaincus que la solution de l'autonomie de la Corse, c'est une solution qui est plus adaptée, par rapport à la culture, par rapport à la langue, par rapport à beaucoup de nos revendications. Et aujourd'hui, pour la mettre en œuvre, il faut un bilan des compétences de cette Assemblée de Corse qu'il faut mettre à plat. Il faut vraiment un audit général, pas que des compétences à l'Assemblée de Corse, mais sur tout ce qui ne marche pas en Corse. Je vous rappelle par exemple la lutte contre la grande criminalité. La collectivité de Corse n'a aucune compétence et ça ne marche pas non plus.Est-ce que cette évolution peut se faire dans la République ? C'est un terme sur lequel insiste le ministre de l'Intérieur.Si j'étais taquin, je dirais que c'est presque un pléonasme. Vous savez, quand on parle d'autonomie, on n'en parle que dans la République. Sinon c'est autre chose. C'est l'indépendance.Comment se feront ces discussions selon vous ? Comment cette nuance peut-elle aboutir ?Déjà, il s'est acté qu'il y ait des groupes de travail qui vont se mettre au travail très rapidement dans les semaines qui arrivent. On est tenu par un calendrier qui est contraint par ce qui se passe aussi en Nouvelle-Calédonie, parce qu'il y a une réforme constitutionnelle qui s'ouvre et va s'ouvrir très rapidement dès début 2024. Et il faut que la Corse y trouve sa place à l'intérieur.Est-ce qu'on peut être nationaliste et républicain ?Les valeurs de la République sont universelles. Elles n'appartiennent pas qu'à un seul pays.