"La jeunesse corse sera toujours là" : des centaines de lycéens défilent à Ajaccio pour soutenir les nationalistes
Deux jours après le rassemblement à l'appel des nationalistes au pouvoir en Corse, les lycéens d'Ajaccio ont décidé lundi de ne pas aller en cours et de manifester pour soutenir leurs aînés.


"On a écrit 'Lingua Corsa, lingua viva'. Ça veut dire : 'Langue corse, langue vivante'. Après on a écrit 'Liberta' et 'Amnistia' pour les prisonniers." Pierre décrypte la grande banderole blanche que les lycéens ont déployée sur les grilles de la préfecture d'Ajaccio, en Corse-du-Sud, lundi 5 février.
Deux jours après le rassemblement des nationalistes dans la ville-préfecture, et à la veille du déplacement d'Emmanuel Macron pour les commémorations de l'assassinat du préfet Érignac, les jeunes corses ont voulu montrer leur engagement et leur soutien à la majorité territoriale. Quatre lycées d'Ajaccio étaient bloqués et des centaines de lycéens ont défilé dans les rues pour "lancer un appel à l'État français, à Macron", lance Pierre qui a donc décidé de sécher les cours ce matin.
On a gagné par les urnes, alors on ne sait pas comment avancer. On ne sait pas si l'État français fait exprès.
Pierre, lycéen à Ajaccioà franceinfo
"Nous, on n'en veut plus de cet État. On veut au moins l'autonomie, mais il refuse tout et on ne comprend pas", poursuit le jeune homme inquiet pour son avenir et pour l'avenir de la Corse.
Soutien aux élus
Comme Pierre, Marie aussi a manifesté samedi, à l'appel des nationalistes corses. "Nous sommes derrière nos élus, nous les soutenons totalement et nous voulons que la démocratie soit entendue jusqu'à Paris", lance cette lycéenne d'Ajaccio. Lors de ce rassemblement dans le calme, Julien et Marc-André distribuent des communiqués de presse aux passants pour expliquer qu'eux aussi, comme leurs aînés, sont déterminés. "On est là pour les soutenir", insiste Julien, dans le cortège. "On est quand même dans un climat de paix avec ces élections qui ont été remportées, rappelle-t-il. Et, aujourd'hui, l'État bloque complètement la situation", estime-t-il.
Les jeunes d’Ajaccio se rassemblent dvt la préfecture. Ils distribuent un communiqué pour expliquer ce rassemblement @franceinfo pic.twitter.com/taBoGCr7Np
— Farida Nouar (@Nouar19) 5 février 2018
Ces jeunes manifestants espèrent que le président de la République, attendu mardi sur l'île, ne viendra pas les mains vides. "On veut être reconnu tout simplement, on est plus qu'une petite partie de la France", renchérit Marc-André. "La jeunesse corse est là et la lutte n'est jamais finie. On sera toujours là", conclut Julien.
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