Incendies en Corse : "Aujourd'hui Sisco est un paysage lunaire, c'est la désolation"
Le maire de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, rappelle que "l'incendie n'est pas encore fixé" et estime qu'il pourrait durer encore "4 à 5 jours, voire une semaine, en espérant que la météo soit de notre côté".
Le Cap Corse est de nouveau en proie aux flammes depuis la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août. Près de 200 habitants et vacanciers ont été évacués à Sisco. Le maire, Ange-Pierre Vivoni, qui s'est rendu samedi matin dans un groupe scolaire qui a servi de lieu d'accueil, a décrit "une nuit d'enfer" sur franceinfo.
franceinfo : Vous êtes dans un groupe scolaire où des personnes évacuées ont été accueillies. Comment s'est passée la nuit ?
Ange-Pierre Vivoni : La nuit a été un enfer pour tout le monde. Mais, dans notre malheur, on a eu aussi de la chance puisque nous n'avons pas de victime, nous n'avons même pas une maison brûlée et ça, c'est l'essentiel. Mais aujourd'hui, Sisco est un paysage lunaire, c'est la désolation. Je suis ici avec une centaine de personnes toujours présentes, ce sont des automates, des gens qui ont vécu l'enfer, la crainte et la peur. Mais on peut remercier Dieu de ne pas avoir eu de panique, tout a été fait par les pompiers, par la sécurité civile et tout avait été mis en place auparavant. Et quand il y a de l'anticipation on s'aperçoit que le résultat est quand même meilleur.
Les gens sont abattus ?
Vous savez quand vous avez votre commune, que vous avez tout fait pour qu'elle ne brûle pas et qu'un feu vient d'une autre commune, malheureusement, il a parcouru au moins 20-30 kilomètres, il est parti de la côte ouest pour venir sur la côte est, c'est effarant, c'est impensable. On peut remercier tout le monde… Les restaurateurs de Sisco parce que nous étions sur le terrain avec les pompiers. Ça a été une chaîne humanitaire extraordinaire. Les gens sont satisfaits de ce côté-là. Ils sont hébétés, mais sur l'accueil, ils n'arrêtent pas de dire "merci". Ils n'ont pas à dire merci. Nous n'avons fait que notre travail.
Avez-vous des informations sur la situation ?
L'incendie n'est pas encore fixé. Il y a au moins 15 à 20 kilomètres. Ça va être un travail titanesque pour l'éteindre vraiment. Il y a des fumerolles de partout mais les Canadairs sont en train de travailler et ça limite quand même le travail des pompiers. Mais, après un feu, même quand il est éteint, il faut quand même le "piocher". Ça, c'est le travail des pionniers et ce sont des kilomètres de lisière qu'il faut traiter. Nous en avons pour quatre à cinq jours, voire une semaine, en espérant que la météo soit de notre côté. S'il y a du vent, ça peut repartir à tout moment.
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