En Corse pour le grand débat, Macron reproche aux nationalistes de ne pas avoir exprimé de regrets pour l'assassinat du préfet Erignac

La visite du chef de l'Etat pour la dernière étape du grand débat est marquée par des tensions avec les dirigeants nationaliste de l'île, qui boycottent la réunion et ont appelé à une journée "île morte".

Le président de la République Emmanuel Macron s\'adresse à des maires de Corse à Cozzano (Corse-du-Sud), le 4 avril 2019.
Le président de la République Emmanuel Macron s'adresse à des maires de Corse à Cozzano (Corse-du-Sud), le 4 avril 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Ce qu'il faut savoir

La visite se fait dans un contexte tendu. Emmanuel Macron rencontre des maires à Cozzano (Corse-du-Sud), jeudi 4 avril, pour sa 15e et dernière réunion dans le cadre du grand débat national. Les dirigeants nationaliste de l'île Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, qui ne se sont pas rendus à cette réunion, ont appelé une opération "île morte", une première depuis des années.

Dans ses réponses à l'assistance, Emmanuel Macron a estimé que "les Corses méritent mieux que des guerres de tranchées", et a déploré que les nationalistes n'aient pas exprimé de "regrets" au sujet de l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998.

"Isula morta"Précédé d'un gros dispositif de sécurité, le chef de l'Etat a atterri vers 11 heures. Il se rend dans le village de Cozzano, pour rencontrer des maires corses. La coalition nationaliste Pè a Corsica a appelé à une demi-journée "isula morta" ("île morte") pendant le débat. Le puissant syndicat des travailleurs corses STC a demandé à ses membres de venir à midi avec des drapeaux corses devant la préfecture d'Ajaccio et la gare de Bastia. Des militants nationalistes ont aussi collé des drapeaux corses tout au long du parcours qu'Emmanuel Macron devait emprunter pour rejoindre la préfecture. Initialement, il avait en effet été envisagé qu'il y dorme mercredi soir.

Dialogue impossible. Les dirigeants nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni ont invité le chef de l'Etat à s'exprimer devant les élus de l'Assemblée de Corse, mais il a aussitôt refusé, tout en leur proposant de les rencontrer à Cozzano ou ultérieurement à Paris. Une "rebuffade" pour les nationalistes qui eux aussi assurent chercher le dialogue. Conséquence, jeudi après-midi, non seulement les parlementaires nationalistes seront absents, mais aussi une bonne partie des maires. Sur les 360 invités, 150 seulement ont répondu présent, autant pour des raisons politiques que pratiques.

Quels sujets aborder ? Avec les maires présents, Emmanuel Macron compte de préférence aborder d'abord les problèmes quotidiens plutôt que les revendications jugées "totémiques" des nationalistes : autonomie, obligation de la langue corse jusqu'en terminale ou retour des prisonniers détenus sur le continent.

Retrouvez ici l'intégralité de notre live #GRAND_DEBAT

17h50 : "Autant la page a été tournée sur Aleria, autant elle ne l’a pas été sur l’assassinat du préfet Claude Erignac. [...] Tant que cette part mémorielle n’aura pas été faite, ceux qui n’ont pas fait ce travail feront bégayer l’histoire."

Emmanuel Macron a évoqué l'assassinat du préfet Claude Erignac face aux élus corses. Il a déploré ne pas avoir entendu de "regrets" de la part des nationalistes. Le président ajoute que, pour lui, "les Corses méritent mieux que des guerres de tranchées".

15h49 : Lors de sa prise de parole, Jocelyne Fazi, présidente de l'association des maires de Corse-du-Sud, a fait référence à l’absence des nationalistes, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, en déclarant que "le dialogue devra bien reprendre" et en ajoutant que "les absents ont toujours tort". Jean-Baptiste Luccioni, maire de Pietrostella, dénonce également la "politique de la chaise vide".



15h10 : Le débat a débuté entre Emmanuel Macron et les élus corses. Jean-Jacques Ciccolini, maire de Cozzano, la ville-hôte, a pris la parole pour ouvrir les échanges. Vous pouvez les suivre en direct en cliquant sur ce lien.



FRANCEINFO

15h12 : Les conséquences de l'opération "isula morta" (île morte) étaient déjà bien visibles ce matin, puisque les trafics ferroviaire et aérien étaient fortement perturbés. Près de 180 grévistes ont notamment été comptabilisés dans le secteur ferroviaire. Nos confrères de France 3 Corse ViaStella ont fait un point complet sur la situation.

FTVIASTELLA

15h13 : #CORSE Visite #macron #core manifestation devant la préfecture d’Ajaccio @FTViaStella

15h13 : #CORSE #VisiteMacron Col Saint Georges des militants de Per a Corsica sur la route du président https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/corse/direct-suivre-visite-emmanuel-macron-cozzano-1649930.html …




15h13 : Une cinquantaine de manifestants ont tenté tout à l'heure de bloquer le convoi du président dans le col Saint-Georges. Selon nos confrères de France 3 Corse ViaStella, il s'agit de militants de la coalition nationaliste Pè a Corsica, à l'origine de l'appel à mener une opération "isula morta" (île morte) aujourd'hui. Par ailleurs, une manifestation est en cours devant la préfecture d'Ajaccio, en présence notamment de Jean-Guy Talamoni, président de l'assemblée de Corse.

15h13 : #CORSE Tous les maires et élus n'ont pas répondu à l'appel, comme l'explique cet article de France Bleu RCFM. "En tant qu’élu je serai monté, mais le militant que je suis ne s’y rendra pas, estime par exemple Napoléon de Peretti, maire de Levie. Ce n’est pas le cadre pour poser des questions de manière intéressante".

15h13 : #CORSE Emmanuel Macron est en déplacement en Corse dans un contexte tendu, puisque plusieurs dirigeants locaux ont relayé l'opération "isula morta" (île morte) lancée par Pè a Corsica. Des maires sont arrivés à la salle des fêtes de Cozzano pour un débat avec le chef de l'Etat, précisent nos confrères de France 3 Corse ViaStella dans leur direct dédié.

12h23 : Le coût global du grand débat devrait atteindre 12 millions d'euros, a annoncé le ministre Sébastien Lecornu lors d'une audition au Sénat. "Nous avions estimé le coût global entre 10 et 15 millions", a-t-il précisé, selon des propos rapportés par Le HuffPost. De son côté, le sénateur LR Philippe Dominati a répondu que le coût annoncé initialement était de quatre millions.

10h49 : Emmanuel Macron est arrivé en Corse, hier dans la soirée. Depuis le début de l'année, le grand débat n'a pas rencontré un franc succès sur l'île : il y a eu trois fois moins de réunions qu'ailleurs en moyenne. Reportage de France 2.

(FRANCE 2)