Corse : la lutte contre le crime organisé doit "encore être intensifiée", assure Eric Dupond-Moretti dans une nouvelle circulaire pénale

Dans cette circulaire, consultée mardi par franceinfo, le ministre de la Justice encourage les procureurs à requérir "plus largement" la confiscation des armes, même détenues légalement, "par des personnes faisant l'objet de procédures judiciaires". Le taux d'homicide en Corse est trois fois plus élevé qu'en France métropolitaine.
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Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, le 17 février 2022 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La lutte contre le crime organisé, "une menace constante", doit "encore être intensifiée" en Corse, assure mardi 14 mars Éric Dupond-Moretti dans une nouvelle circulaire pénale à laquelle a eu accès franceinfo. Il s'agit d’une circulaire dédiée à la lutte contre la criminalité organisée sur l'île, la dernière en date ayant été rédigée par Christiane Taubira en novembre 2012. 

"Depuis de nombreuses années, les assassinats liés à la criminalité organisée troublent durablement l'ordre public corse", rappelle en premier lieu le garde des Sceaux dans sa circulaire. Il fixe ensuite des priorités pour mieux coordonner la lutte contre le crime organisé, lutter contre le trafic d'armes ou encore le blanchiment. D'abord concernant les règlements de compte, qui sont "à un niveau particulièrement préoccupant" en Corse, indique le ministre. Ainsi, Éric Dupond-Moretti préconise "le recours au renseignement criminel".

Renforcer la lutte contre le blanchiment

Alors que le taux d'homicide en Corse est trois fois plus élevé qu'en France métropolitaine, (0,34 pour 10 000 habitants en Corse contre 0,12 pour 10 000 habitants en France métropolitaine), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, la circulaire demande d'améliorer la répression et la prévention des trafics d'armes. Ainsi, concernant "la prolifération des armes de toutes catégories en Corse", "une préoccupation majeure", le texte encourage les procureurs à requérir "plus largement" la confiscation des armes, même détenues légalement, "par des personnes faisant l'objet de procédures judiciaires". La Jirs de Marseille (juridiction interrégionale spécialisée) "sera informée en temps réel de toute affaire présentant un degré de gravité et de complexité le justifiant", demande le ministre dans sa circulaire.

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Cette circulaire souhaite aussi "intensifier la lutte contre le trafic et l'usage de stupéfiants", "une priorité forte du gouvernement", alors que les trafics de stupéfiant se sont "considérablement accrus et généralisés à un rythme là encore très préoccupant en Corse". La circulaire appelle également à "renforcer la lutte contre le blanchiment" et plus largement "contre l'économie souterraine ou parallèle". Le ministre demande ainsi aux procureurs de Bastia et d'Ajaccio de "continuer à transmettre sans les délais les signalements Tracfin" et de "mener une politique volontariste en matière de saisies et de confiscations".

Une présentation "lénifiante" pour un collectif antimafia

La circulaire reconnaît également : "Historiquement traversé par l'affrontement de groupes rivaux, le banditisme corse présente des spécificités caractérisées par un usage systémique de la menace et de la violence doublé d'une injonction au silence". Dans une publication sur son site internet intitulée "l'interview du garde des Sceaux : un bras d'honneur pour la Corse ?", le collectif antimafia "A Maffia No A Vita ié" qualifie de "lénifiante" la présentation du ministre et dénonce une "longue litanie de poncifs éculés"

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