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Chemin de fer corse, une gestion qui déraille ?

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OEIL DU 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

La réforme de la SNCF fait la une de l’actualité ces derniers temps.  A l’oeil du 20H, on est allé voir une autre compagnie de trains : celle de Corse. La chambre régionale des comptes a étudié sa gestion. Et elle a un peu déraillé.  

Les chemins de fer en Corse, quel bonheur ! Des paysages magnifiques sur 232 kilomètres de voies ferrées. Ces lignes sont financées par la collectivité territoriale de Corse. Seul nuage dans ce joli décor, un rapport de la chambre régionale des comptes qui passe en revue la gestion de la compagnie de 2011 à 2015.  

Premier constat : le train en Corse, est trop peu fréquenté. Entre le chemin de fer et la voiture, les insulaires, dans leur grande majorité, ont choisi : “la voiture !” assène un habitant de Bastia.  

Si les insulaires préfèrent la voiture, c’est que les temps de trajet en train sont trop longs. Exemple Bastia – Ajaccio : par la route, il faut compter environ 2h40. Via les chemins de fer : 3h40. Dans les années 70, le train mettait 3 heures. A l’époque, il y avait moins d’arrêts.  

"Un surrefectif, une sous-activité généralisée" 

Plus problématique, la chambre régionale des comptes constate “un surrefectif, une sous-activité généralisée, sans que l’ensemble des missions soient mises en oeuvre de manière efficace”.   Selon les magistrats, les agents des chemins de fer corse ne travaillent pas assez. Sur 37 heures hebdomadaires, ils n’en feraient en moyenne que 26.

Pour faire leur calcul, ils ont eu accès aux plannings des employés. Voici leur constat : Prenons un train qui part à midi. Selon les statuts des chemins de fer corses, l’agent doit arriver 30 minutes avant donc à 11h30. Pourtant sur les plannings, l’heure d’arrivée inscrite est : 9 heures. Soit 3 heures avant le départ du train !

La chambre pense que ce moment n’est pas travaillé, et cela a un coût de 3 millions d’euros. Du côté des chemins de fer corses, Hyacinthe Vanni, le président des chemins de fer corse affirme que toutes les heures des employés sont bien travaillées. Il conteste la méthodologie des magistrats : “Ils ne connaissent pas le métier de cheminots, ils auraient dû vraiment s’imprégner dans l’entreprise. Il peut y avoir des semaines où un cheminot travaille 26 heures et une autre à 43 heures. Quand on assure un service public, on travaille en horaires décalés”.

Quant au nombre de voyageurs, surtout des étudiants et des touristes, il a augmenté, ces dernières années sur les lignes corses. Un nuage en moins dans le ciel de la compagnie ferroviaire.      

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