Corse : sept personnes en garde à vue dont deux adjoints au maire d'Ajaccio

L'adjoint au maire en charge des sports ainsi que l'adjointe déléguée à l'urbanisme et au logement ainsi que le directeur de cabinet du maire figurent parmi les suspects.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Façade de l'Hotel de ville d'Ajaccio, en Corse. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Sept personnes sont en garde à vue depuis ce mardi 4 juin à Ajaccio dans le cadre d'une affaire pilotée par un juge de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille qui enquête sur des faits notamment de corruption dans l'environnement de la mairie d'Ajaccio, a appris France Bleu RCFM auprès du parquet de Marseille.

Parmi les suspects, deux élus, Stéphane Vannucci, adjoint au maire en charge des sports et Nicole Ottavy, adjointe au maire déléguée à l’urbanisme et au logement, mais aussi le directeur de cabinet du maire d'Ajaccio, Antoine Maestrali. Parmi les personnes interrogées figurent, d'après France Bleu, également deux médecins et enfin deux "hommes défavorablement connues de la justice", a confirmé le procureur de Marseille, Nicolas Bessone. Ces deux derniers ont été extraits de leur cellule.

Affaire des villas Ahman

Les investigations portent, selon une source judiciaire à France Bleu, sur l'immobilier et notamment sur la sulfureuse affaire des villas Ahman, sur la route des Sanguinaires. Ces deux résidences luxueuses font l'objet d'une polémique. Le tribunal administratif de Bastia, saisi par Jean-Paul Carrolaggi, conseiller nationaliste d'opposition, avait demandé que soit annulée la délibération du conseil municipal autorisant la vente d'une parcelle sur laquelle les constructions avaient empiété. Une parcelle vendue trois fois moins cher que les prix du marché, selon lui.

"Le maire ne doit pas régulariser ce qui est illégal", avait alors adressé le conseiller Jean-Paul Carrolaggi au maire de l'époque, Laurent Marcangeli. En 2023, la justice administrative avait donné raison à l'opposition, rappelle France Bleu. La justice pénale s'intéresse à présent à ce dossier et à d'autres affaires reliées à l'immobilier, selon une source policière à France Bleu. Autre sujet qui intéresse de près la justice selon une source proche du dossier à France Bleu, l'attribution d'un stand du marché d'Ajaccio à un commerçant relié au monde du banditisme.

La mairie d'Ajaccio a réagi

De son côté, la mairie d'Ajaccio a révélé les identités des élus et du directeur, confirmant qu'ils avaient répondu à une "convocation" et "se sont rendus dans les locaux de la direction économique et financière de la police judiciaire". Et d'ajouter : "Cette convocation fait suite aux récentes perquisitions de la police judiciaire menées à la mairie d'Ajaccio et à la communauté d'agglomération du pays ajaccien (Capa)."

Les services municipaux précisent : "Stéphane Vannucci, Nicole Ottavy et Antoine Maestrali sont entendus dans le cadre des procédures habituelles d’une enquête financière. Comme depuis le début des investigations, le maire et président de la Capa, Stéphane Sbraggia, ses deux cabinets et les directions générales des services des deux collectivités collaborent et se tiennent à disposition des enquêteurs, afin que toute la lumière puisse être faite sur les objets des investigations judiciaires." La durée maximale des gardes à vue est de 96 heures.

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