Louve retrouvée pendue dans les Hautes-Alpes: une plainte déposée face au "summum de l'abject", affirme l'association One Voice
Une louve a été retrouvée pendue devant la mairie de Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes) ce vendredi 24 septembre.
Une plainte pour atteinte à une espèce protégée a été déposée par l'association One Voice auprès du procureur de la République de Gap après la découverte vendredi 24 septembre au matin du corps d'une louve tuée par balles devant la mairie du village de Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes), a appris franceinfo auprès de l'association. Le corps de l'animal, pendu à une cordelette, était accompagné d'une banderole proclamant : "Réveillez-vous, il est déjà trop tard".
Muriel Arnal, la présidente de One Voice, dénonce "le summum de l'abject" et une "violence sous-jacente". Elle rappelle la plainte déposée par l'association, et évoque "les chasseurs et les éleveurs, qui ont l'habitude d'exploiter et de maltraiter les animaux". Elle affirme qu'ils sont "contre les loups et veulent absolument les voir disparaître de la nature". Muriel Arnal attend que l'enquête trouve "qui sont les coupables de cet acte abject".
"On se croirait des siècles et des siècles en arrière"
"Il y a une haine des animaux sauvages, il y a une haine de la nature en France", estime la fondatrice de l'association. "On ne considère la nature que par le prisme de l'exploitation et des profits qu'on peut en tirer." Elle déplore qu'on ne comprenne pas "le rôle des animaux sauvages dans la nature quand on les laisse tranquille. Pourtant on en a besoin". Selon elle, "une fraction de la population de plus en plus petite a cette haine-là de tout ce qui est beau dans la nature et ne pense qu'à détruire". "C'est incroyable qu'on en soit encore là aujourd'hui. On se croirait des siècles et des siècles en arrière", ajoute Muriel Arnal. "Ils font partie de notre patrimoine. Les loups, c'est pour nous, pour les générations futures."
"Les loups sont de merveilleux animaux et nous apprennent la solidarité. Ils sont revenus d'eux-mêmes en France, ils sont persécutés en permanence."
Muriel Arnal, présidente de l'association One Voiceà franceinfo
Face au problème de cohabitation des loups et des élevages dans certaines régions, Muriel Arnal estime "possible de protéger les élevages". Mais elle regrette que "cela rapporte de critiquer les loups et de les rendre responsables des attaques puisque les éleveurs sont à ce moment-là indemnisés, alors qu'ils ne le sont pas quand il s'agit d'attaques de chiens abandonnés". Selon elle, les loups sont des "boucs émissaires" pour les éleveurs. "Ils servent à faire de l'argent et ils servent aussi à maintenir cette emprise des chasseurs sur la nature."
Muriel Arnal ajoute que pourtant, "les promeneurs voudraient pouvoir admirer les loups, pouvoir les découvrir et tous les écosystèmes qu'ils permettent de maintenir quand on les laisse vivre en paix".
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