CGT, CFDT, FO, Sud, CFTC ont appelé mardi les postiers à la grève le 24 contre le projet de loi de réforme du statut
Après 8 jours de marathon parlementaire, le Sénat a adopté lundi soir le projet de loi sur le statut de La Poste par 183 voix contre 152. L'UMP et l'Union Centriste ont voté pour, le PS, le PCF, les Verts et les radicaux de gauche du RDSE ont voté contre.
Les sénateurs de gauche avaient mené pendant huit jours une âpre bataille d'amendements.
"Le Sénat n'a pas eu souvent l'occasion d'avoir eu 70 heures de débat sur un texte comme celui-ci", s'est félicité avec un brin d'ironie, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi.
"Le gouvernement a considéré que nous devions prendre ensemble l'engagement que La Poste quelle que soit sa réforme statutaire resterait (...) la principale entreprise publique", a-t-il ajouté, évoquant un amendement de la majorité qui selon lui la rend "imprivatisable".
La gauche dénonce une future privatisation totale de la Poste
"Ce texte ouvre la voie à une privatisation totale de l'opérateur public sans que ce soit imposé par le droit communautaire", a au contraire déploré Jean-Claude Danglot (CRC-SPG) dans les explications de vote.
"C'est le plus ancien et le plus emblématique des services publics qui sera exercé à l'avenir par une société anomnyme soumise pour l'esssentiel aux règles du droit commun, jamais jusqu'à présent un gouvernement n'était allé si loin dans la remise en cause du service public", a déclaré Michel Teston (PS).
"A moyen terme le changement de statut de La Poste aura pour conséquence inéluctable un désengagement de l'Etat jusqu'à la dilution du capital social, l'accumulation des situations de mal être au travail et un service postal au rabais", a critiqué de son côté Jean Désessard (Verts).
Marie-Thérèse Bruguière (UMP) s'est en revanche félicitée de cette "réforme indispensable qui va donner à La Poste les moyens de sa modernisation face au défi de l'ouverture totale à la concurrence en 2011".
"Mon seul regret est que certains collègues sur les bancs de l'opposition ont préféré répéter qu'approfondir, répéter des angoisses et anxiété que ne partagent pas l'immense majorité de ceux qui font vivre La Poste ", a déclaré Gérard Longuet (UMP).
Un changement de statut
La transformation de La Poste en société anonyme à capitaux publics entraîne un changement de régime de leur retraite complémentaire. Actuellement affilés à l'Ircantec (institution de retraite complémentaire des salariés non titulaires de la Fonction publique), ils basculeraient dans le régime commun Agirc (cadres) et Arrco (salariés), moins favorable.
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