Cantine scolaire : quand les enfants trinquent
Mardi, une fillette de cinq ans a été sortie de la cantine par la police pour cause d'impayés. Les repas des écoliers posent régulièrement problème.
L'expulsion d'une fillette de la cantine par la police municipale à Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques), mardi 8 janvier, a indigné la classe politique, à l'instar du ministre de l'Education, ainsi que de nombreux parents d'élèves. De son côté, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, a décidé d'ouvrir une enquête afin d'identifier les responsables des dysfonctionnements qui ont abouti à cette situation. Ce n'est pas la première fois qu'une telle polémique éclate. Les repas des enfants posent régulièrement problème. Parce que…
Les parents n'ont pas payé la note
Les parents de la fillette scolarisée à Ustaritz, en cours de séparation, devaient 170 euros de cantine à l'établissement. En 2007, en pleine campagne présidentielle, 9 élèves âgés de trois à six ans et scolarisés à Maincy (Seine-et-Marne) se sont eux retrouvés au pain et à l'eau. Motif : leurs parents avaient oublié de régler d'avance leur repas. "Un procédé ignoble" dénoncé à l'époque par une mère de famille membre d'une association de parents d'élèves, relatait Le Figaro.
Afin d'éviter de telles situations et mettre un terme aux notes impayées, le maire de Ruffec (Charente) innove en novembre 2011. Pour identifier les familles en retard, le nom de chaque élève est affiché sur un écran et associé à un nounours de couleur : vert si la cantine est payée, rouge en cas de retard. Le dispositif provoque l'indignation des parents d'élèves.
L'un des parents est au chômage
Il n'y a pas que les impayés des parents qui peuvent avoir des conséquences sur le repas des enfants. Leur situation professionnelle compte aussi. En juin, la justice suspend la décision du maire de Saint-Cyr-l'Ecole (Yvelines), qui voulait limiter à deux jours l'accès d'une fillette à la cantine. Son père était chômeur et bénéficiait d'une aide à la création d'entreprise, et sa mère était en congé parental. L'élu invoquait une capacité d'accueil limitée et la "disponibilité" d'au moins un des deux parents à l'heure du déjeuner.
Plusieurs communes avaient déjà pris des dispositions semblables, arguant notamment des contraintes liées au passage à la semaine de quatre jours. Mais le Conseil d'Etat a jugé discriminatoire en 2009 une délibération de la ville d'Oullins, en banlieue lyonnaise (Rhône), limitant l'accès à la cantine des enfants de chômeurs.
Le régime alimentaire de l'enfant est contraignant
Croyances religieuses ou raisons de santé posent parfois problème aux cantines scolaires – au détriment des élèves. En 2005, l'association SOS Racisme dénonce ainsi l'envoi par la mairie de Villefranche-sur-Saône (Rhône) d'une lettre aux parents d'élèves refusant de manger de la viande non halal. La municipalité s'en prend directement aux écoliers, menaçant de les exclure de la cantine.
Trois ans plus tôt, à Baillargues (Hérault), une mère de famille dénonce le refus de la mairie d'inscrire sa fillette diabétique à la cantine de l'unique école maternelle du village. Le maire craignait en effet d'engager sa responsabilité en cas d'accident.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.