Bruno Le Maire a reçu les syndicats agricoles
Les syndicats agricoles ont été reçus mardi par Bruno Le Maire pour discuter du "plan global" de soutien au secteurLes syndicats agricoles ont été reçus mardi par Bruno Le Maire pour discuter du "plan global" de soutien au secteur
Le ministre de l'Agriculture a défendu les 280 millions d'aide de Bruxelles aux producteurs laitiers jugés insuffisants par les syndicats, soit, selon lui, près de la moitié du budget européen aux mesures d'intervention pour le secteur.
Et de dire: "Ce que nous avons obtenu à Luxembourg est une étape majeure" mais "ce n'est pas la fin du chemin".
"Cela me paraissait normal" de recevoir les syndicats représentatifs - FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Coordination rurale et Confédération paysanne - "après la crise du lait et la mobilisation de vendredi", a souligné M.Le Maire. Il s'agissait, a-t-il expliqué, de faire le "point sur la situation" et de définir les "réponses nécessaires pour sortir de la crise" actuelle de l'agriculture que M.Le Maire a jugée "sans précédent".
Le ministre a confirmé à ses interlocuteurs qu'il proposerait "un plan de mesures globales" pour répondre au "désarroi" et à la "détresse" des agriculteurs. Il n'a toutefois pas apporté plus de précisions, dans "l'attente des arbitrages du Premier ministre et du chef de l'Etat", qui seront annoncés prochainement, a-t-il répété, sans donner de date.
La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire) demande un "plan d'urgence" de 400 millions d'euros pour 2009, accompagné d'aides pour une réduction des coûts salariaux, des mesures dont le coût est évalué à environ 550 millions d'euros.
La Confédération paysanne va réitérer sa demande de réouverture des négociations pour obtenir une augmentation du prix du lait, bien que le ministre ait déjà rejeté cette demande. Il ne souhaite pas rouvrir ce dossier, alors que les éleveurs français bénéficient des prix parmi les plus élevés en France.
La Coordination rurale demande que les démarches entreprises pour une "régulation du marché du lait soient étendues à l'ensemble de la Politique agricole commune, selon François Lucas, son président.
La pêche, qui figurait également au menu du conseil des ministres européens lundi, sera aussi à l'ordre du jour mardi, alors que s'ouvrent les discussions sur les quotas européens de pêche pour 2010.
Vendredi, M. Le Maire a eu une réunion de travail avec le Premier ministre, François Fillon, pour tenter de répondre à leurs difficultés. Il s'est refusé à annoncer des chiffres vendredi sur des aides éventuelles, expliquant qu'il fallait "d'abord regarder ce qui était le plus efficace".
Plus de 50.000 agriculteurs ont manifesté vendredi de Paris à Toulouse, à l'appel de la FNSEA, pour dénoncer la baisse de leurs revenus. Les revenus des agriculteurs ont baissé de 10 à 20% en 2009.
Des actions dans toute la France- Plus de 3.000 agriculteurs et près de 1.600 tracteurs, selon les organisateurs, et respectivement 1.800 et 1.500 selon la police, ont défilé vendredi au centre-ville de Metz dans le cadre d'une journée nationale d'action.
- Dans le centre de Toulouse, ils étaient des milliers à manifester. Après avoir parcouru l'une des principales artères de la ville, perturbant fortement le trafic, les manifestants, venus de tous les départements de Midi-Pyrénées et de l'Aude, ont dressé un mur de balles de paille devant la préfecture. Plus de 4.000 agriculteurs et quelque 500 tracteurs et engins agricoles, selon les organisateurs, 2.800 agriculteurs et 275 engins agricoles, selon la police, participaient à la manifestation.
- Sur les Champs-Elysées à Paris, une cinquantaine d'agriculteurs d'Ile-de-France ont bloqué la circulation vendredi en installant à partir de 7h30 des barrières de chantier et des bottes de paille à hauteur de l'avenue George V. Ils ont aussi enflammé des pneus, coupant ainsi complètement la circulation. "Le monde agricole est en train de crever", a expliqué Damien Greffin, président des Jeunes Agriculteurs d'Ile-de-France, pour justifier cette action.
- Les agriculteurs ont déversé dans la nuit de jeudi à vendredi 1.000 m3 de terre dans le centre ville de Poitiers, pour protester contre la baisse des revenus et obtenir un plan d'aide d'urgence. Environ 130 bennes tractées par des tracteurs sont entrées dans la ville en deux cortèges, au nord et au sud, et les agriculteurs ont déversé la terre, rue Victor-Hugo, qui relie la préfecture à la mairie, distantes de 350 mètres environ.
Cette opération baptisée "les semis de l'espoir" et qui entre dans le cadre d'une journée nationale d'action des agriculteurs, a été initiée par la FDSEA (fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et les JA (jeunes agriculteurs ) de la Vienne. "La terre, c'est le symbole de la terre nourricière, celle qui fait vivre les agriculteurs et nourrit les gens. Nous voulons recréer un champ de 20 cm d'épaisseur", a expliqué à la presse Dominique Marchand, président de la FDSEA. "Nous voulons que l'Etat prenne des mesures pour sauver l'agriculture. Il y a bien eu un plan pour les banques et l'automobile", a-t-il ajouté. Symboliquement, les agriculteurs venus des quatre départements du Poitou-Charentes, sèmeront du maïs et du blé sur cette terre d'un jour. Ils se sont engagés a enlever la terre vendredi après-midi, après avoir manifesté dans le centre ville. Environ un millier d'agriculteurs sont attendus pour la manifestation.
- L'autoroute A62 entre Montauban et Toulouse était bloquée vendredi matin à la suite d'une manifestation d'agriculteurs. A l'appel des syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs, 80 tracteurs d'exploitants agricoles du Tarn-et-Garonne se sont rassemblés vers 04h00 à Montauban et ont emprunté l'autoroute pour se rendre à la manifestation régionale prévue vendredi à Toulouse. Cette mobilisation a provoqué vers 07h00, 8 km de bouchon au niveau de l'accès à l'autoroute à Montauban.
- Dans le Cantal, l'autoroute A75 était coupée et déviée au nord-est de St-Flour, en raison d'opération escargot. Idem en Meurthe-et-Moselle et en Moselle, où plusieurs opérations escargot ralentissaient la circulation en direction de Metz. En Seine-et-Marne, un cortège de 50 tracteurs s'est rassemblé à hauteur de l'Obélisque de Fontainebleau, sans doute pour se diriger vers Paris. Dans le nord de la France, plusieurs convois de tracteurs perturbaient le trafic dans l'Aisne et la Marne.
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