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Brice Hortefeux a annoncé jeudi une baisse globale de 1,04% de la délinquance 2009 en France

Il a reconnu une poursuite de la hausse des violences aux personnes (+2,8%), point noir de la délinquance dans une période électorale où la sécurité est un enjeu politique."Pari pris, pari tenu: les objectifs fixés (aux forces de l'ordre) sont devenus des résultats concrets", a estimé au vu des résultats globaux le ministre de l'Intérieur.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
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Brice Hortefeux présente les chiffres 2009 de la délinquance (France 2)

Il a reconnu une poursuite de la hausse des violences aux personnes (+2,8%), point noir de la délinquance dans une période électorale où la sécurité est un enjeu politique.

"Pari pris, pari tenu: les objectifs fixés (aux forces de l'ordre) sont devenus des résultats concrets", a estimé au vu des résultats globaux le ministre de l'Intérieur.

Au cours de cette période, a expliqué le ministre, "les violences aux personnes avaient augmenté de 4,38%" par rapport aux mêmes mois de 2008. "Elles ont baissé de 0,14% lors des quatre derniers mois de 2009", selon lui, toujours en comparaison de la même période de 2008. En septembre, il y avait eu une aggravation sensible de la délinquance qui avait valu de vives critiques au ministre de l'Intérieur, notamment à gauche. Les cambriolages de résidences principales avaient alors augmenté de 12% et les violences aux personnes de 5% en un an et M. Hortefeux avait demandé un "coup de collier" aux forces de l'ordre afin d'inverser la tendance.

Le ministre a présenté et commenté sans triomphalisme place Beauvau, en présentant ses voeux à la presse, le bilan des crimes et délits recensés par la police et la gendarmerie. Les chiffres ont été communiqués dans le détail par l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP).

Les atteintes aux biens ont diminué de près d'1% sur l'année 2009, par rapport à 2008, une baisse cependant moins sensible qu'en 2008 (-5,08%). Selon l'ONDRP, ces atteintes sont "au plus bas" depuis 1996 mais "ont cessé de diminuer".

Le nombre des violences aux personnes, point noir de la délinquance depuis 1996, a augmenté, lui, en 2009 de 2,8% environ. Leur hausse est légèrement supérieure à celle enregistrée en 2008 par rapport à 2007 (2,40%), confirmant une tendance relevée de longue date et que ne manque pas de souligner régulièrement l'opposition le mettant au débit de la politique du gouvernement. On observe toutefois une évolution de la nature de ces violences aux personnes en 2009, année qui a vu les violences crapuleuses (commises pour le profit) augmenter alors qu'elles étaient à la baisse les années précédentes.

Les résultats de la délinquance générale, a estimé M. Hortefeux, "sont dus à une mobilisation renforcée, à une organisation perfectionnée, à une réactivité systématique" et "à une réponse ciblée à chaque type d'insécurité". Il s'est refusé à fixer des objectifs quantitatifs aux policiers et aux gendarmes pour 2010, récusant toute "politique du chiffre" alors que lui en font le grief la gauche et plusieurs syndicats de police en pleine campagne pour les élections professionnelles qui ont lieu à la fin du mois. M. Hortefeux parle d'une "politique de résultat", soulignant que "nos instruments de pilotage et de mesure des résultats doivent s'adapter aux évolutions de la délinquance et se diversifier".

"Il ne s'agit pas de casser le thermomètre" de l'outil statistique de la délinquance , souvent critiqué par des chercheurs ou des politiques, mais "de le rendre plus précis pour mieux appréhender les attentes de la population et évaluer les réponses que nous y apportons", a précisé M. Hortefeux.

Réaction d'un syndicat de police

Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) a demandé jeudi que les policiers soient "recentrés sur leur coeur de métier" après la publication des chiffres de la délinquance en 2009 qui sont en baisse de 1,04%. Dans un communiqué, le syndicat "prend acte" de ce bilan et déclare que "face à la réduction d'effectifs programmée", il "exige que les policiers soient recentrés sur leur coeur de métier.

"Le rôle de la police nationale est d'obtenir des résultats en interpellant les auteurs d'infractions, de délits ou de crimes", argue le syndicat. "Cependant, la recherche du résultat ne signifie pas la politique de la statistique inutile et du rendement contre-productif" et, dit-il, "la pression du chiffre sur les policiers, par une certaine hiérarchie plus soucieuse de sa carrière que de la sécurité des français, n'est pas l'objectif de la recherche du résultat telle que nous la concevons".

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