Besson, Juppé, Le Pen, le débat secoue les droites
Le ministre de l'Immigration s'est réjoui mercredi de "piquer un certain nombre de valeurs" au Front NationalLe ministre de l'Immigration s'est réjoui mercredi de "piquer un certain nombre de valeurs" au Front National
"Depuis une semaine, je suis la cible privilégiée" du président du FN, a affirmé Eric Besson à la sortie du Conseil des ministres.
"Ca me réjouit. Jean-Marie Le Pen a peut-être compris qu'on va lui piquer définitivement un certain nombre de valeurs qu'il croyait s'être attribuées et qui ne sont pas des valeurs qu'il devrait naturellement porter."
Par cette prise de position, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale tend à démontrer qu'il se fait le défenseur des symboles de la République. "Il n'y a aucune raison de lui (le Front national) laisser Marianne, la République, le drapeau, l'hymne national." Alors qu'on lui demandait pourquoi il relançait ce débat aujourd'hui, Eric Besson a rappelé que c'était "une promesse du président de la République quand il était en campagne électorale". "De toute façon, on ne souffle pas contre le vent. Ceux qui ne veulent pas y participer, n'y participeront pas et vous verrez, les Français massivement y participeront", a-t-il également affirmé.
Juppé ne veut pas du débat
L'ancien Premier ministre Alain Juppé a répondu pour sa part au président de la République, qui a mis en avant ce thème politique dans son discours à Poligny, via son blog, en citant Ernest Renan, auteur du célèbre discours: "Qu'est-ce qu'une Nation ?", en 1882."Tout est dit" par l'historien français, "A quoi bon relancer un débat?", interroge Alain Juppé. "Une nation est un principe spirituel, une famille spirituelle, non un groupe déterminé par la configuration du sol", estimait-il 12 ans après l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine à l'Allemagne après la défaite française. "L'existence d'une nation est un plébiscite de tous les jours", ajoutait-il. Elle est "constituée par le sentiment de sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé, elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible: le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune."
Marine Le Pen souhaite en parler avec Nicolas Sarkozy
La vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, souhaite au contraire en parler avec le président de la République et lui a demandé un rendez-vous. "Ce débat mérite mieux que des discussions de sous-préfecture encadrées par Eric Besson avec quelques emplois-jeunes issus d'associations subventionnées qui ne représentent personne et une poignée de syndicalistes qui ne représentent personne", a-t-elle estimé sur Europe 1. "Je pense que ce cadre ne peut être qu'un Grenelle de l'identité nationale", a-t-elle fait valoir. "Ce débat est le débat du peuple français. Il doit avoir lieu avec le peuple français, des philosophes, des journalistes, des historiens et bien entendu le Front national."Elle a précisé qu'elle demanderait "dès aujourd'hui" un rendez-vous à Nicolas Sarkozy, que le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a accusé de récupération électoraliste à quelques mois des régionales. La tactique, "ça n'a pas d'importance", a jugé sa fille mercredi matin. "C'est de la politicaille."
Ségolène Royal dénonce une "opération de diversion"
L'ex-candidate PS à la présidentielle a qualifié mercredi à Paris le débat sur l'identité nationale d'"opération de diversion et (d')opération de conquête d'un certain électorat avant les élections régionales" de mars, tout en considérant que ce débat "fondamental" devait avoir lieu. "Le moment auquel ce débat est lancé est un moment où la politique gouvernementale de la droite est calamiteuse, où le pays est agité par des scandales, c'est une opération de diversion et une opération de conquête d'un certain électorat avant les élections régionales (...) Mais je considère que ce débat est un vrai débat. J'ai été d'ailleurs la première à poser la question de la nation et de l'identité nationale", a-t-elle souligné.
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