Ayrault en Chine : quand Montebourg joue les trouble-fêtes
Le ministre du Redressement productif n'a eu de cesse de faire bande à part au sein de la délégation qui accompagnait le Premier ministre. Récit.
Comme une distance de sécurité à respecter. Si ce n'est pour être dans le champ des caméras lors des déclarations officielles, Arnaud Montebourg s'est soigneusement tenu à l'écart de Jean-Marc Ayrault tout au long du voyage du Premier ministre en Chine, du jeudi 5 au lundi 9 décembre, raconte Le Figaro. Géographiquement d'abord, car il était toujours à quelques pas du locataire de Matignon. Mais aussi dans ses déclarations et dans sa façon de distiller des petites phrases. Extraits.
Pas avare en boutades ...
"Hier, dans l'avion, le chef de cabinet d'Ayrault nous a distribué des fraises Tagada. Je lui ai dit: 'Voilà ! C'est l'infantilisation de la République !'", raconte par exemple le ministre du Redressement productif, cité par Le Figaro.
Et quand il s'affiche près de Jean-Marc Ayrault au cours de la visite de l'usine PSA de Wuhan, dossier au cœur de son maroquin ministériel, il n'en est pas moins moqueur. "Je sens que Jean-Marc, c'est un spécialiste de la bagnole", souffle-t-il, selon Le Figaro.
... ni en déclarations chocs sur le "nucléaire, filière d'avenir"
Mais Arnaud Montebourg s'est également démarqué sur la question du nucléaire. S'érigeant en remplaçant du ministre de l'Ecologie, absent, il a vanté les mérites de la filière, quitte à négliger la promesse de François Hollande de ramener sa part à 50% de la production d'électricité en France d'ici à 2025.
"Lors de son discours, Arnaud Montebourg a jugé que le nucléaire représentera 'toujours la moitié au minimum' de l’approvisionnement en énergie de la France", rapporte L'Usine nouvelle. Il martèle même que "le nucléaire est une filière d'avenir". La même phrase qui avait provoqué une polémique puis un recadrage au sein du gouvernement en août 2012.
Alors que le Premier ministre s’en tient à la version stricte (la part du nucléaire représentera 50 % de la production d’électricité française en 2025 et restera "la plus élevée au monde"), Montebourg insiste un peu plus tard : "La transition énergétique est un travail progressif, une équation à plusieurs paramètres. Certains de ces paramètres, nous ne les maîtrisons pas", note l'hebdomadaire économique. Avant d'enfoncer le clou, cité par le Journal du dimanche : "Ce ne sont pas les écolos qui fixent le la sur le nucléaire, c'est un gouvernement de coalition."
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