À Lyon, un projet de téléphérique pour désengorger la circulation suscite la polémique
La Métropole de Lyon a lancé lundi une concertation pour faire circuler des télécabines, dans le but de désengorger l'Ouest escarpé et de plus en plus embouteillé. Le projet suscite une vaste opposition.
À Lyon, deuxième métropole de France derrière Paris, l'exécutif écologiste veut faire circuler des télécabines entre Francheville et Lyon, pour désengorger l'Ouest lyonnais escarpé et de plus en plus embouteillé. Un projet à plus de 150 millions d'euros pour 59 000 déplacements quotidiens qui suscite une vaste opposition, tant des riverains que de plusieurs maires concernés.
Les télécabines, ou téléphériques, ou même transport par câble, comme préfère l’appeler la Métropole, sont pourtant un moyen de transport qui ne présente quasiment que des avantages, si l’on en croit Bruno Bernard le président écologiste de la collectivité. "Il permet d'avoir une capacité de rapidité équivalente à celle d'un tramway. Il permet de passer au-dessus des obstacles comme les montagnes, les fleuves, vante ainsi ce dernier. Il permet par ailleurs de mettre des vélos dans les cabines et donc d'avoir des usages multiples."
"Ne rien faire serait irresponsable"
"Ne rien faire sur ce secteur où l'on a 170 000 déplacements aujourd'hui, et en majorité en voiture, serait irresponsable", conclut Bruno Bernard. Autre avantage : ces télécabines pourraient se construire rapidement et mailler le ciel lyonnais dès 2026 sous le mandat écologiste. Mais avec leur envergure (les télécabines s’élèveront au moins à 20 mètres au-dessus des immeubles et 30 mètres au-dessus des arbres) et leurs pylônes massifs, ces télécabines ne sont pas du goût des riverains concernés.
Avec, parmi eux, Grégoire George et Alain Bavozet, qui ont créé le collectif Touche pas à mon ciel et que franceinfo retrouve au parc du Brûlet, à Sainte-Foy-lès-Lyon. "Implanter des stations dans des endroits de verdure protégés depuis des dizaines d'années par les habitants de Sainte-Foy est impensable", déplore le premier. "On dit que ce sont des écolos, mais ce ne sont pas des écolos !", peste le second.
"Comment peut-on imaginer que des écologistes acceptent de bouleverser une zone naturelle comme le balcon vert de la métropole ? C'est inimaginable."
Alain Bavozetà franceinfo
Parmi les opposants figurent aussi les maires de Sainte-Foy-lès-Lyon et de La Mulatière. Ces communes situées sur le tracé de cette ligne aérienne vont organiser leur propre référendum sur la question en fin de mois, mais aux extrémités de la ligne, les maires de Francheville et de Lyon y sont favorables.
Une concertation de trois mois lancée lundi
Le dossier de mobilités est soumis aux passes d’armes politiques, mais les citoyens ont leur mot à dire avec la concertation lancée lundi 15 novembre. Quatre tracés sont proposés. Si la concertation, qui durera trois mois, conclut à une fin de non-recevoir, le projet sera abandonné, assure la Métropole. Et ce sera tant pis pour les rêves d’innovation du vice-président aux mobilités, Jean-Charles Kohlhaas.
"C'est effectivement quelque chose qui peut tout à fait s'insérer dans une ville un peu nouvelle, un peu moderne et qui fonctionne moins avec du bitume au sol, explique-t-il. Je pense que ça pourrait être un bel exemple ensuite pour d'autres projets dans la métropole et ailleurs en France." La percée des télécabines est timide en France métropolitaine : elles survolent la rade de Brest et arrivent bientôt à Toulouse. À Lyon le verdict sera rendu en mai sur l’avenir de ce transport par câble qui fait… déjà des étincelles.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.