Au nom de la laïcité, l'académie de Toulouse a licencié une enseignante stagiaire qui refusait d'ôter son voile en cours
L'enseignante avait fait sa première rentrée cette année dans une école primaire de Tournefeuille, en proche banlieue de Toulouse, pour prendre en charge une classe.
Les responsables de l'établissement lui ont demandé de retirer son voile mais elle a refusé. La jeune femme, dont l'identité n'a pas été révélée, a accepté son renvoi "avec dignité".
Cette exclusion est définitive et revient à un licenciement, a précisé vendredi le recteur, qui a précisé qu'à sa connaissance, il s'agit d'une première dans l'académie de Midi-Pyrénées.
Le recteur a invoqué "le principe de laïcité qui est affirmé par l'article premier de la Constitution et qui se traduit pour les fonctionnaires par une obligation de neutralité", laquelle leur interdit d'exprimer ou de matérialiser leurs croyances religieuses.
Selon des informations concordantes, l'enseignante a réussi son concours en 2001. Toutefois, elle n'avait pas été appelée à faire la classe en raison de différents congés maternité et congés parentaux. Entre-temps, elle s'est convertie à l'islam. Arrivée au terme de ses congés, elle s'est présentée à la rentrée de cette année à l'école de Tournefeuille pour prendre en charge une classe.
"Or cette personne se présentait revêtue d'un foulard recouvrant l'ensemble de sa chevelure, elle refusait par ailleurs de serrer la main de ses collègues ou des personnes de sexe masculin au nom de ses convictions religieuses", a relaté le recteur. Les responsables de l'établissement lui ont demandé de retirer son voile mais elle a refusé.
Le 19 novembre, une commission ad hoc en formation disciplinaire avec des représentants des syndicats enseignants et de l'administration a proposé le licenciement au recteur. "J'ai décidé de suivre l'avis de la commission administrative paritaire, qui avait été émis à l'unanimité, et donc de procéder à l'exclusion de service de l'intéressée", a indiqué le recteur Olivier Dugrip à l'AFP.
Devant le conseil de discipline, l'enseignante "a constamment affirmé ses convictions religieuses, elle a admis les conséquences de sa position, cela n'a fait aucune difficulté, ni pour elle, ni pour les membres de la commission, puisqu'ils se sont prononcés à l'unanimité", a expliqué le recteur.
Même s'il s'agit d'une première dans la région, la décision ne fera pas jurisprudence, a-t-il souligné, parce qu'il "y a déjà une jurisprudence clairement établie, il y a eu d'autres situations de ce type" ailleurs en France. "C'est l'application pure et simple du droit" et ce cas "s'inscrit dans une ligne jurisprudentielle qui est toujours la même", celle de l'exclusion.
La jeune femme n'a manifesté jusque-là aucune intention de contester cette décision. Elle l'a acceptée "avec beaucoup de dignité et de responsabilité, elle n'a montré aucune volonté de monter cette affaire en épingle, elle savait ce que sa décision impliquait dans sa vie professionnelle et publique", a affirmé le directeur de la communication du rectorat, Michel Montredon.
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