Après celles du clergé, les critiques se sont multipliées de toutes parts lundi contre les expulsions de Roms
Dominique de Villepin (UMP), Cécile Duflot (Verts), François Bayrou (Modem) Christine Boutin (PCD), le PS et Yannick Noah, notamment, ont manifesté leur vive opposition à la politique d'expulsions du gouvernement.
Selon Brice Hortefeux lundi, 88 camps de Roms ont déjà été démantelés cet été.
Dominique de Villepin (UMP), Cécile Duflot (Verts), François Bayrou (Modem) Christine Boutin (PCD), le PS et Yannick Noah, notamment, ont manifesté leur vive opposition à la politique d'expulsions du gouvernement.
Selon Brice Hortefeux lundi, 88 camps de Roms ont déjà été démantelés cet été.
Le ministre de l'Intérieur a précisé que "850 Roms seront reconduits sur la base du volontariat et avec un concours financier" dans leur pays. Le gouvernement souhaite démanteler en trois mois 300 camps illégaux de Roms, qui seraient 8.500 en France.
Dominique de Villepin (UMP) estime que les récentes décisions du gouvernement contre l'insécurité, notamment l'expulsion des Roms, font "une tache de honte sur notre drapeau". Dans une tribune publiée lundi dans "Le Monde", il appelle les Français à s'insurger contre cette "dérive inacceptable". "Il aura suffit d'un discours à Grenoble et d'un été, d'un seul été, pour que tout bascule, de la lutte contre l'insécurité à l'indignité nationale", affirme l'ex-Premier ministre. Dénonçant une "surenchère sécuritaire", il estime que celle-ci "n'a d'autre but que la provocation et la division pour assurer la conservation du pouvoir au service d'intérêts personnels". Pour l'ancien chef du gouvernement, cette politique constitue une "faute morale, (une) faute collective commise en notre nom à tous, contre la République et contre la France". "Il y a aujourd'hui sur notre drapeau une tache de honte", estime-t-il.
Cécile Duflot: la politique d'Hortefeux soulève un "haut-le-coeur".
La numéro un des Verts a estimé lundi que l'action de Brice Hortefeux envers les Roms soulève "un véritable haut-le-coeur". "Ce que fait le ministre de l'Intérieur aujourd'hui, couvert totalement par le président de la République, ça soulève un haut-le-coeur chez certains, un véritable haut-le-coeur", a-t-elle déclaré sur RMC. La secrétaire nationale des Verts s'est référée aux "déclarations du prêtre de Lille, qui a explosé en fait, qui a dit profondément ce qu'il pensait" même si, a-t-elle ajouté, "il ne faut jamais souhaiter la mort de quelqu'un".
L'ex-ministre Christine Boutin a affirmé lundi que l'affaire des Roms et la déclaration de Benoît XVI relançait la réflexion sur un possible divorce entre sa formation, le Parti Chrétien-Démocrate (PCD) et l'UMP, auquel elle est toujours alliée. "Il est vrai que c'est la première fois que j'ai des demandes aussi nombreuses de mes adhérents pour que nous quittions notre association avec l'UMP", a observé Mme Boutin, parlant d'une "fêlure supplémentaire et importante" dans sa relation avec l'UMP.
François Bayrou, dirigeant du Modem, a jugé "grave et dangereux de prendre derendre pour cible, à grand spectacle, une communauté tout entière, ultra minoritaire, pour plaire à une partie de l'opinion. Sur son site internet, il estime que le rôle des gouvernants n'est pas de faire "ce qui plaît au peuple" mais "ce qui est juste et qui rassemble.
Le PS a estimé lundi que les critiques de l'Eglise, qui viennent après celles de l'Onu et de pays européens, contre les expulsions de Roms par le gouvernement mettent la France "au ban des nations en matière de droits de l'Homme". Ces critiques sont selon le PS "la marque évidente d'un échec" de la politique du gouvernement.
L'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati a demandé lundi dans Le Monde, que l'on cesse de "stigmatiser tous ces 'Français issus de la diversité'".
Le syndicat Force ouvrière a parlé de "dérive" du gouvernement et appellé ses partisans à participer aux manifestations de la Ligue des droits de l'Homme.
Yannick Noah, élu personnalité préférée des Français en 2010 pour la sixième année consécutive, a jugé lundi sur RTL qu'il est trop facile de "toujours taper sur les démunis". Le chanteur et ancien champion de tennis a estimé que le gouvernement essaie "de mettre le doigt" sur des gens "qui ont déjà tellement peu, sont déjà en détresse." Yannick Noah préférerait que le gouvernement "soit plus sensible à tous ces banquiers qui se sont fait des milliards en pleine période de crise".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.