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Amiens : les salariés de Whirlpool seront-ils entendus avant le second tour de la présidentielle ?

Des salariés du site Whirlpool d'Amiens ont organisé lundi un piquet de grève. Une action symbolique, trois mois après l'annonce d'un plan social et au coup d'envoi de la campagne du second tour de la présidentielle.

Article rédigé par Mathilde Lemaire, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Au lendemain du premier tour de la présidentielle, lundi 24 avril 2017, des salariés de Whirlpool à Amiens, organisent un piquet de grève, alors que le site doit fermer en juin 2018. (RADIO FRANCE / MATHILDE LEMAIRE)

Des salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens (Somme) ont entamé lundi 24 avril une action symbolique pour marquer l'annonce, il y a trois mois, d'un plan social, accompagnant la fermeture de l'usine de sèche-linge. Un piquet de grève a été installé sur le parking de l’entreprise, qui devrait délocaliser sa production en Pologne en juin 2018. Quelles sont les attentes des employés à l'heure de l'entre-deux-tours de la présidentielle ? 

>> Reportage : A l'usine Whirlpool d'Amiens, avant le premier tour, "Marine Le Pen, on en parle de plus en plus" 

Hervé, employé au service après-vente de l’usine, regrette de ne pas avoir vu de "politiques" sur le site, pendant la campagne du premier tour de la présidentielle. Une manifestation à Paris et une entrevue entre le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, et les syndicats ne lui ont pas apporté de réponse. "On voudrait savoir où on va et dans quelles conditions on va partir", déclare le salarié. Dimanche, Marine Le Pen est arrivée en tête dans la Somme avec 30,37% des voix. Emmanuel Macron a lui recueilli 21,75% des suffrages. Hervé approuve les résultats du premier tour de la présidentielle.

C'est bien. Moi, je vote pour Le Pen. J’en ai ras-le-bol du système.

Hervé, salarié chez Whirlpool à Amiens

Le salarié de l'usine d'Amiens assure que la candidate du FN ne fermera pas l'usine, si elle passe. "Faut essayer pour voir. On ne peut pas être pire que maintenant", conclut-il. 

La déception des salariés de Whirlpool à Amiens se manifeste d'emblée par la banderole déployée par les grévistes, regrettant "le blabla" depuis l'annonce du plan social. À côté, un cercueil a été installé avec l'inscription : "Whirlpool 286 emplois tués".

Le reproche à Emmanuel Macron 

Du côté des syndicats, aucun enthousiasme ne s'affiche à l'évocation du score du FN. Le résultat obtenu localement par le candidat du mouvement En marche! ne suscite pas plus d'emballement. Pourtant, Emmanuel Macron est né à Amiens, où il a lancé, il y a un an, son mouvement. Frédéric Chantrelle, délégué CFDT à l'usine Whirlpool regrette que l'enfant du pays ne se soit pas déplacé sur le site menacé. "Il aurait pu au moins venir nous dire qu'il était derrière nous, qu'il comprenait notre colère", déclare le syndicaliste.

Selon Frédéric Chantrelle, Emmanuel Macron devrait réparer cet oubli entre les deux tours. "Il annonce sa venue cette semaine. On va l’accueillir, mais comment ? Je ne sais pas", prévient-il. 

Les gens vont-ils dire qu'on n’attend pas le sprint final pour récolter des voix des gens dans le désarroi depuis trois mois ? La tristesse des gens, c’est tous les jours.

Frédéric Chantrelle, délégué CFDT chez Whirlpool

Un salarié sur le parking commente l'issue du second tour de l'élection. "L’un ou l’autre, Macron ou Le Pen à l’Elysée, cela ne changera rien à notre sort", se désespère-t-il. 

Amiens : que peuvent espérer les salariés de Whirlpool de la campagne du second tour de la présidentielle - un reportage de Mathilde Lemaire

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