Un geste pour les migrants. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a signé, lundi 3 novembre, lors d'une visite à Calais (Pas-de-Calais), une convention avec la mairie pour la mise en place d'un centre d'accueil de jour destiné aux réfugiés. Cette installation, gérée par l'association La Vie active, doit bénéficier d'un "budget de plus de 3 millions d'euros par an, que l'État mobilisera en sollicitant l'Union européenne".
Pour accueillir les migrants, le centre aéré Jules-Ferry doit cependant faire l'objet de travaux. "Mon objectif est de faire en sorte qu'entre aujourd'hui, début du mois de novembre, et début du mois de janvier, tout soit en place. Que les appels d'offres soient lancés, que les sanitaires soient installés, que les investissements soient effectués", a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur. 1500 repas devraient y être distribués chaque jour.
Entre 2 200 et 2 300 migrants dans la ville
Selon la convention, signée avec la maire de Calais, Natacha Bouchart (UMP), cette installation fera l'objet d'une évaluation "dans le délai de six mois à compter de la signature (...) afin de procéder le cas échéant aux ajustements nécessaires". L'édile s'est dite "satisfaite de voir partagée entre l'Etat, les associations et la ville l'ouverture du centre d'accueil", tout en souhaitant "aller plus loin" pour "régler le problème migratoire à Calais".
Les associations elles, sont sceptiques. "C'est une avancée qui ne va pas assez loin", regrette Christian Salomé, de l'Auberge des migrants. "Un certain nombre de conditions ne nous semblent pas remplies (...) notamment sur l'hébergement des personnes vulnérables", a dit Martine Devries, de Médecins du Monde, regrettant que seules les femmes et les enfants soient considérés comme tels. Pour d'autres associations, comme Emmaüs France, a surtout pour objectif "d'éloigner migrantes et migrants du centre de la ville et de les assigner à l'invisibilité. Un ghetto en quelque sorte".
C'est la première fois depuis sa prise de fonction que Bernard Cazeneuve se rend à Calais. Située au bord de la Manche, la ville accueille de nombreux migrants qui tentent de rejoindre l'Angleterre. Leur nombre n'a cessé de croître ces derniers mois, atteignant le nombre de 2 200 à 2 300, dont beaucoup d'Érythréens, selon la préfecture. Et leur présence est de moins en moins supportée par certains habitants.
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