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2 personnes supplémentaires, dont une atteinte par la bactérie E.Coli, ont été hospitalisées lundi à Bordeaux

Au total, 9 personnes sont atteintes de diarrhées sanglantes ou de complications, ont indiqué les autorités sanitaires. L'état de santé des sept autres patients, six femmes et un homme, restait stationnaire ou s'améliorait lundi, a indiqué l'ARS.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Vue de l'un des établissements de Bordeaux où ont été hospitalisées plusieurs personnes souffrant de diarrhées graves. (AFP - Jean-Pierre Muller)

Au total, 9 personnes sont atteintes de diarrhées sanglantes ou de complications, ont indiqué les autorités sanitaires. L'état de santé des sept autres patients, six femmes et un homme, restait stationnaire ou s'améliorait lundi, a indiqué l'ARS.


Un patient, qui était sorti de l'hôpital militaire Robert Piqué la semaine dernière, a été de nouveau hospitalisé, cette fois au CHU de Bordeaux, après que des analyses ont démontré lundi qu'il était atteint du syndrome hémolytique et urémique (SHU), a précisé dans un communiqué l'Agence régionale de santé (ARS) d'Aquitaine.

Un second malade, souffrant de diarrhées sanglantes, a été admis à l'hôpital militaire. Selon les premiers éléments de l'enquête épidémiologique, ce patient n'aurait pas fréquenté le centre de loisirs de la petite enfance de Bègles (CLPE) où des soupes saupoudrées de graines germées ont été servies, provoquant l'intoxication d'au moins six personnes.

Deux personnes étaient toujours en réanimation. Le cas le plus sévère, celui d'une femme de 78 ans, dont l'état était encore jugé "sévère et préoccupant" dimanche, s'était "stabilisé" lundi soir. Un des deux patients placés en soins intensifs, dont l'état s'est amélioré, a rejoint le service de néphrologie où quatre autre patients sont encore hospitalisés.

Les derniers résultats bactériologiques des patients hospitalisés, connus pour trois personnes, confirment une infection par E. Coli producteur de la même souche "retrouvée dans le cadre de l'épidémie survenue en Allemagne", a indiqué l'Agence régionale de Santé. L'épidémie a touché plus de 3.200 personnes et causé 36 décès en Allemagne et un en Suède.

Xavier Bertrand appelle à la vigilance

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a appelé à "consulter rapidement un medécin" en cas de fortes diarrhées ou de douleurs abdominales fortes.

Le ministre a souligné qu'il préfère "que l'on soit davantage vigilant et qu'on ne passe à côté d'aucun cas potentiel" de Syndrome hémolytique et urémique (SHU), dû à E.Coli.

"Je demande également à toutes les personnes qui auraient pu acheter des graines de ne pas les consommer et de les ramener", a-t-il insisté "dans l'attente du résultat des enquêtes en cours".

Le ministre a en outre révélé qu'un nouveau médicament était "expérimenté" au CHU de Bordeaux, "un médicament qui a été utilisé en Allemagne", le Soliris, et qui "ici est utilisé plus tôt pour permettre aux organismes de pouvoir faire face de manière plus efficace".

Six personnes intoxiquées dans la même kermesse
Au moins six personnes ayant mangé des graines germées à la même kermesse le 8 juin dans le Centre de loisirs de la petite enfance de Bègles (Gironde) font partie de la dizaine de patients atteints de diarrhée sanglante, signalée depuis jeudi près de Bordeaux. Ils ont semble-t-il mangé une soupe sur laquelle étaient posées les graines germées en décoration.

Les semences de ces graines germées ont été achetées par les services municipaux dans un magasin Jardiland, a indiqué dès jeudi le député-maire de Bègles, Noël Mamère. "Nous avons isolé tous les sachets qui contiennent les semences de ces graines", a-t-il ajouté.

L'entreprise anglaise en cause se défend, dit s'être fournie en Italie
Ces graines de fenugrec, de moutarde et de roquette ont été vendues au magasin par la société britannique Thompson et Morgan par conditionnements de cinq ou dix sachets, a indiqué Nacho Parra, directeur de la jardinerie.

"Thompson et Morgan a acheté les graines en cause en Italie", a-t-il rapporté sur la base d'une "fiche de traçabilité". Mais il a fait part de ses "doutes que cette contamination soit venue de ces graines: le mode de culture peut tout changer, selon l'eau utilisée, il se peut qu'il y ait eu un problème d'arrosage", a-t-il dit.

"Pendant des années, nous avons vendu des centaines de milliers de paquets de graines germées au Royaume-Uni et en Europe et notamment plus de 100.000 en France (...) et aucun problème n'a jamais été signalé", a souligné Thompson & Morgan, dénonçant le "lien infondé établi entre ces intoxications et la consommation de graines germées".

"Nous notons que ces intoxications semblent être survenues dans un cadre bien spécifique (ndlr, une kermesse). Ce qui pourrait indiquer que quelque chose intervenu au niveau local ou lié à la manipulation et à la mise en culture de ces graines est à l'origine de cet incident, plutôt que nos produits", a encore fait valoir l'entreprise.

La France a ordonné la suspension de la commercialisation dans l'Hexagone des graines de Thompson & Morgan même si la certitude entre "les symptômes et la consommation de ces graines" n'est pas pour l'heure établie.

Des discussions ont par ailleurs été engagées au niveau européen pour déterminer s'il y a lieu ou non de lancer une alerte dans l'UE.

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