140 femmes ont succombé aux coups de leur conjoint en 2009, selon des chiffres officiels sans doute sous-estimés
En légère baisse (156 femmes étaient mortes en 2008), le chiffre du ministère de l'Intérieur est "un petit vent d'encouragement mais on ne peut pas encore parler de satisfaction", a commenté Nadine Morano.
25 hommes ont perdu la vie sous les coups de leur conjointe, a ajouté la secrétaire d'Etat à la famille. Dix enfants ont été tués par des coups.
Nadine Morano a annoncé ces chiffres mercredi alors qu'elle visitait le Centre national d'information sur les droits des femmes et des familles.
Selon une étude publiée en juin par un cabinet spécialisé dans la prévention des violences conjugales, les chiffres officiels sont en-dessous de la réalité. Selon ce cabinet, qui a compilé données judiciaires, policières et sanitaires, il y aurait eu par exemple de l'ordre de 460 décès liés aux violences conjugales en 2006, si l'on compte les femmes (137) et les hommes (31) tués par leur conjoint mais aussi les enfants (14). Ce chiffre comprend les suicides des agresseurs (46) et des victimes (232).
Nadine Morano a précisé que les enfants étaient des "victimes collatérales, 60% des enfants témions de violences conjugales souffrant de stress post-traumatique.
Une loi votée cet été crée le délit de violences psychologiques et permet au juge aux affaires familiales de rendre une ordonnance de protection avant même que la victime porte plainte. Dans ses démarches, la victime peut être aidée d'une association, qui doit être "qualifiée", selon la loi.
Des juristes s'inquiètent de savoir qui va désigner ces associations. "Nous n'avons pas eu de réponse" de Nadine Morano sur ce point, a estimé, déçue, Marie Petot, directrice du CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles) de Nanterre, qui aurait aimé en savoir plus sur les "relations entre associations et justice" en ce qui concerne la nouvelle loi.
La directrice générale du CNIDFF Annie Guilberteau a aussi fait part de ses "réserves" sur le délit de violence psychologique, craignant que les conjoints violents ne tentent de l'utiliser contre leurs conjointes.
Il existe 114 CIDFF, en partie financés par l'Etat. Leur principe date de 1972.
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