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Feuilleton 5/5 : "Urgences en montagne"

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Suite et fin de notre feuilleton aux côtés des sauveteurs de haute montagne de L'Alpe d'Huez. Certaines interventions sont dures, surtout psychologiquement. En cas d'avalanche, notamment, il faut aller retrouver les victimes et parfois, c'est trop tard.

Laurent, le capitaine, est soulagé. Depuis 3 jours, les sauveteurs cherchaient un travailleur saisonnier disparu. Absent au travail, téléphone éteint, rendez-vous manqué avec son fils. Tout le monde le pensait perdu en montagne. Les gendarmes ont retrouvé sa trace.

Ils ont réussi à déclencher plusieurs fois son portable, sans réussir à lui parler. Il doit être mal à l'aise, pour ne pas répondre à la gendarmerie.

Le saisonnier a quitté la station sans prévenir personne. Mais en montagne, les histoires ne finissent pas toujours aussi bien. Les secouristes Gregory et Nicolas en savent quelque chose. L'hiver dernier, une caméra sur le casque de Gregory filme ces images.

La gendarmerie nous appelle pour dire que deux jeunes ne sont pas rentrés d'une course en montagne.

En hélicoptère, les sauveteurs survolent l'itinéraire que les deux alpinistes de 20 ans ont emprunté. Ils repèrent une énorme avalanche, et, au milieu, des taches noires.

Grégory et Nicolas sont hélitreuillés sur l'avalanche. Les victimes sont ensevelies depuis la veille au soir. Le premier alpiniste pas très profondément.

Mais il est déjà trop tard.

Grégory suit la corde qui reliait les deux alpinistes entre eux. Mais la seconde victime est invisible. Le secouriste tente de détecter un Arva, un émetteur porté par les habitués de la montagne permettant de les localiser en cas d'avalanche.

Lui, il n'a pas d'Arva ou alors je le déclenche pas! Dis-leur qu'ils prennent les pioches.

Grégory utilise alors une sonde pour essayer de trouver l'alpiniste. Puis finit par creuser là où la corde disparaît sous la neige.

Je suis pas encore sur le gars! C'est hyper profond.

L'avalanche a emporté les alpinistes sur près d'un kilomètre.

J'ai le deuxième.

Il n'y a quasiment aucune chance que la 2e victime soit encore en vie.

Les secouristes doivent se rendre à l'évidence. Lui non plus n'a pas survécu.

Les dangers objectifs autour de l'intervention nous obligent à une certaine concentration, et ça aide à ne pas subir la vision de la mort. On est plus concentrés sur l'intervention que sur la mort.

Mais parfois, c'est l'un des leurs que la montagne emporte. Depuis la création des "CRS montagne" en 1953, 36 secouristes ont perdu la vie en intervention.

Plus y a des liens avec les personnes qui partent, plus c'est des remises en question. Certains ont même quitté le secours en montagne, à cause de la multiplication des décès, des départs de copains.

Eux continuent d'accepter les risques. Chaque année, ils sauvent des dizaines de vies, et n'imaginent plus la leur loin de ces montagnes.

"Urgences en montagne", un feuilleton signé Hugo Clément, Julien Pelletier et Karim Annette.

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