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Feuilleton 5/5 : "Tours du monde" : à Londres

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Article rédigé par franceinfo
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Notre feuilleton maintenant et on va boucler notre beau voyage qui nous a fait découvrir les plus belles tours du monde. Aujourd'hui, on vous emmène à Londres pour visiter une forteresse historique. C'est Guillaume le Conquérant qui en a débuté la construction en 1078. Il a aussi été le théâtre de moments sombres avec des combats et des exécutions. Aujourd'hui, la tour accueille les joyaux de la Couronne.

Bonjour, les oiseaux.

Les animaux qui vont sortir de ces cages ont un plumage noir comme la mort. Ils sont les vrais maîtres des lieux. Les corbeaux contemplent leur domaine royal, la tour de Londres. Depuis mille ans, ils sont les gardiens et les témoins de sa sanglante histoire. Christopher Skaife a la charge de leur fournir une demi-tonne de boeuf saignant par an. Peu de chose pour conjurer le sort pesant sur la couronne d'Angleterre.

Le roi voulait se débarrasser des corbeaux. Un conseiller lui a dit que selon la légende, si on les chassait, la tour de Londres s'effondrerait, et son royaume avec. Le roi Charles, très superstitieux, garda donc 6 corbeaux par décret.

Christopher et ses 36 collègues habitent dans ces murs, avec vue imprenable sur Tower Bridge et la Tamise. Les gardiens affichent sur leur uniforme leur seul maître: "ER", la reine Elizabeth Il, un prestige à la hauteur de leur sélection.

Il faut avoir fait 22 ans dans l'armée, avoir au minimum le grade d'adjudant, et cette médaille, celle de bonne conduite après 15 ans de comportement exemplaire. Ou, dans mon cas, de crimes restés cachés.

Ils veillent Car dans cette aile du château se cachent les trésors du royaume. Les visiteurs n'ont pas le droit d'amener caméras ou appareils photo. Mais de nombreux touristes filment en cachette avec leur téléphone, et révèlent sur Internet les joyaux de ces salles aux portes blindées. Couronne de pierres précieuses, sceptre d'or, diamants. Toute la majesté d'un empire qui fut, à l'époque victorienne, au XlXe siècle, la première puissance mondiale. Dans une rare allocution TV des années 70, la reine Elizabeth présentait ces bijoux, reçus en héritage.

Cette couronne a été faite pour la reine Victoria, en 1838. Mais beaucoup de pierres précieuses sont plus anciennes. La plus vieille est sans doute ce saphir, porté en bague, dit-on, par le roi Edouard le Confesseur il y a plus de mille ans.

Ces Français en voyage scolaire sont ébahis par les joyaux.

Sublime, extraordinaire ! Ça met en valeur la reine d'Angletterre.

C'est impressionnant de voir qu'ils pouvaient couler tout cet or. Et le manteau impérial, ça représente beaucoup d'heures de travail.

Ici, le sublime côtoie le sordide. La forteresse a une vingtaine de tours. La Bloody Tower, la tour sanglante, fut témoin, en 1483, de la disparition de deux princes de 9 et 12 ans. L'aîné allait être couronné. Leurs corps ne furent jamais retrouvés. Le crime permit a son commanditaire de changer le cours de l'histoire.

Etait-ce le duc de Gloucester qui allait devenir Richard lIl ? Ou bien Henri VII, premier roi de la dynastie des Tudor ? On ne sait pas qui a assassiné ces deux princes. Mais c'est arrivé dans cette tour.

Dans la cour étaient pratiquées les exécutions de haut rang. Une histoire qui a inspiré de nombreux films. Le roi Henri VIII épousa six femmes, surtout pour le pire. Il fit exécuter deux de ses reines, dont Anne Boleyn. Condamnés à mort et prisonniers ont, des siècles durant, regardé de leur cellule les corbeaux, les seuls à avoir toujours pu s'échapper de la tour de Londres.

"Les tours du monde," un feuilleton signé Loïc de la Mornais, Ozgour Kizi-Latech, Christophe Auber et Nick Boosby.

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