Feuilleton 5/5 : "Les géants de la Seine"
Suite et fin de notre feuilleton. Depuis le début de la semaine, on a observé le ballet impressionnant des cargos qui descendent ou remontent la Seine. A la fin du périple, certains rejoignent le large, la mer. Il faut changer de pilote pour aller vers d'autres horizons Les paysages sont magnifiques, baignés par la lumière des couchers de soleil.
Ce matin, au port de Rouen, le SC Lotta se vide de ses 56.000 tonnes de charbon. Après trois jours de déchargement, il repartira vers le large. La haute mer, notre cargo s'en approche.
Two.
seven.
zero.
Le pilote dirige le navire sur le fleuve. Ce soir, le trafic en Seine inquiète le commandant philippin.
Saana, le petit bateau ? Je vous en parle même pas! Il a bien assez d'eau autour de lui! Capitaine, dans 10 minutes, plein régime.
Dans les cales, 23.000 tonnes de blé chargées à Rouen font route sur le fleuve à 9 km/h.
Vous assistez souvent à des couchers de soleil comme ça.
Le soleil se couche plus tard, on assiste à des choses très belles. C'est l'un des attraits de la Seine. Pas de routine : tous les jours ont a des paysages complètement différents.
Cette nature ne vous semble pas malmenée par ce trafic, ces usines.
Grave question. Ce n'est pas nous, les pilotes, qui décidons d'avoir telle industrie à tel endroit. Nous faisons en sorte que ce commerce soit fait dans les règles de l'art, et en toute sécurité aussi pour la nature et l'environnement.
Le pont de Tancarville marque l'entrée dans la réserve naturelle de l'estuaire de la Seine.
Notre cap doit être au milieu du pont.
Ça va aller.
Oui, on est entre de bonnes mains.
A l'arrivée au pont de Normandie, la nuit est tombée sur l'estuaire. Pour Eric, c'est bientôt la fin du voyage. Le commandant philippin étudie les cartes marines de la Manche, avant de mettre le cap sur l'Afrique du nord.
Là vous travaillez à votre sécurité pour la débarque.
On arrive à la fin du chenal, aux bouées, c'est presque la pleine mer, il faut trouver un abri pour débarquer en toute sécurité.
Protégée par la masse du cargo, la vedette se cale sur sa vitesse. La débarque est une manoeuvre délicate.
L'opération de pilotage terminée, on a la satisfaction d'avoir accompli son travail, d'avoir aidé quelqu'un. Le sourire du commandant ou sa poignée de main, on apprécie.
Le cargo peut faire route vers l'Algérie. Demain, Eric sera à nouveau aux commandes. Il pilotera l'un des 3.000 cargos qui traversent chaque année le parc naturel des boucles.
"Les géants de la Seine", un feuilleton signé Antoine Morel, Arthur Rousseau et Isabelle Tartakovski.
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