Feuilleton 3/5 : "Une passion de château"
Notre feuilleton : depuis le début de la semaine, on vous fait découvrir les secrets de Vaux-le-Vicomte. Une magnifique bâtisse qu'il faut entretenir "coûte que coûte". Les fonds publics participent mais à hauteur de 40 %. Alors, les propriétaires démarchent aussi les mécènes. Chaque admirateur peut aussi apporter sa petite pierre a la restauration.
Précédemment nous avons découvert des appartements de Nicolas Fouquet. C'est grâce à Patrice de Vogué que la maison a retrouvé son caractère XVIIe s. et sa perspective si singulière. POUF une transparence sans obstacle, le chantier actuel consiste à créer des grilles.
Les grilles sud étaient en place depuis 350 ans. Joël Orgiazzi les restaure à Lyon.
Il y a beaucoup de rouille, elle a bien souffert à des endroits. Il manque des éléments. Celui-ci on va le refaire complètement. Ce sont les parties les plus endommagées.
Le fer, forgé au XVlle s., a été rongé par les éléments.
Les rosaces, on va les enlever pour voir si elles ne sont pas trouées. Il faut un gros travail pour remettre d'aplomb toutes ces volutes. C'est tellement fin qu'on est obligé de le faire à la main, c'est fragile et le sablage va tout abîmer.
La grille est un élément de sécurité, elle répond aussi à des codes esthétiques particuliers. Ceux que Joël Orgiazzi a suivi sur ces grilles neuves, jumelles des anciennes. Son atelier les a forgés pour la façade nord du château.
C'est un gros travail de forge, tout est fait a la main.
Les techniques sont les mêmes qu'au XVlle s. Il aura fallu 2 mois de travail à 2 compagnons par grille neuve. Leur hauteur totale dépasse Chaque ventail pèse plus de 160 kilos. Un marché de 200.000 euros avec 40 % de subvention de l'Etat et 30 % d'autofinancement, ça ne suffit pas. Alexandre de Vogué, un des trois fils de la famille, est en charge du mécénat, ici avec l'architecte du château.
Cette peinture va se matifier un peu.
Oui. Autrefois on peignait à l'huile et c'était brillant.
Un des prochains chantiers: la coupole du grand salon. Ce ciel date du XIXe s., ce n'est pas celui que le peintre Le Brun avait conçu au XVIIe.
On sait que cette coupole a été restaurée au XIXe. On a un mélange de plâtre et de grillage qui se consolident.
Alexandre de Vogué réfléchit à sa restauration, pour la sécurité et pour retrouver l'esthétique de Le Brun.
On voudrait reprendre le dessin qui existe dont on a un fac-similé.
La technologie actuelle est de projeter la scène mythologique esquissée par Le Brun sur la coupole restaurée.
On a pris une fourchette basse d'un demi-million d'euros. Entre l'étude, la restauration et le projet de projection.
Ils espèrent que l'Etat contribuera au financement a hauteur de 40 %. Ces campagnes de travaux existent aussi grâce au mécénat privé. Pour les travaux de couverture, Vaux a proposé aux visiteurs d'acheter 10 euros une ardoise et d'y laisser une trace gravée. Les amoureux du domaine pouvaient offrir un tilleul à 500 euros, avantage fiscal à l'appui, et lui donner leur nom. Autre gros défi pour les jardiniers de Vaux-le-Vicomte, c'est la maladie qui s'attaque a leur ornement caractéristique, les broderies de buis. Au grand désespoir du chef jardinier Patrick Borgeot.
La flotte et la chaleur ont fait exploser la maladie. Les champignons se sont développés a une vitesse hallucinante.
Depuis 5 ans, dans toute l'Europe, un champignon fait mourir ces dentelles végétales. Demain, nous verrons comment Vaux-le-Vicomte contre-attaque.
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