Feuilleton 3/5 : "Les ailes de l'Europe"
Notre feuilleton maintenant. Cette semaine, nous suivons toutes les étapes de la construction de l'A380, le fleuron d'Airbus. Aujourd'hui, des pilotes testent l'avion en vol durant 4 heures. Un moment délicat pour toute l'équipe qui a participé à l'assemblage des différentes pièces.
A Toulouse, la journée des pilotes d'essai commence comme celle des 13.000 salariés d'Airbus : par des embouteillages.
Bonjour, le repoussage est approuvé, la mise en route également.
Franck et Pierre, tous deux anciens pilotes de chasse, profitent du trafic pour appeler leurs familles.
Il neige à Berlin ? D'accord.
Instant de détente avant une journée sous haute tension. Dans une heure, ils doivent faire décoller pour la première fois le dernier A380 sorti de l'usine. Le ciel est plus dégagé que prévu. Dans le cockpit, Christophe, l'ingénieur en chef, prépare les systèmes informatiques depuis tôt ce matin. Le vol doit durer 4 heures autour de Toulouse. 4 heures de test intense avant de prendre la direction d'Hambourg.
On a un profil de vol qui va nous permettre de tester les commandes de vol, les systèmes de navigation.
On vérifie la peinture, les vitres, les défauts.
Sur les deux étages de l'A380, le strict minimum est installé. Seul le matelas thermique habille les parois pour résister à des températures extérieures de moins 50 degrés.
Tout est bon.
Ici, c'est attaché.
Christophe effectue les dernières vérifications avec son adjoint Dominique. Le premier vol peut être risqué. Les hommes ne l'oublient jamais.
L'oxygène, c'est plein. Les masques, ça fonctionne. Notre seule survie est ici, les bouteilles à oxygène. Si nous avons une dépressurisation en vol, en fonction de l'altitude à laquelle elle se produit, il faut savoir qu'à 20.000 pieds on a entre 5 et 15 minutes de conscience. A 140.000 pieds ce n'est que de 10 à 15 secondes.
Si il faut sortir en urgence, une seule solution.
La corde à noeuds qui nous permet de quitter l'appareil par la porte.
C'est un bijou de technologie mais une bonne vieille corde.
Certes, il faut revenir aux bases quand les avions ne sont pas équipés.
Au sol, dernière vérification extérieure. Notamment les 22 pneus neufs de l'appareil. Plus une minute à perdre, l'équipage ne veut pas louper son créneau de départ.
A quelle heure prévoit-on le décollage.
Il est à 10H20.
Pour Christophe, c'est le moment où il prend possession de l'avion auprès des équipes techniques.
Il est 10H25. Le tout a été stoppé. T'as vérifié ? D'accord. Merci, à la prochaine.
Revêtu de sa peinture verte isolante. L'avion destiné a la compagnie Air France va être poussé jusqu'à ses limites par les pilotes.
L'ensemble du vol est contraignant. Au niveau physique, mental. C'est assez fatiguant. C'est comme si on avait 10 heures de vol.
La batterie de test se déroule sans accroc. C'est la tradition, l'avion revient effectuer une remise de gaz, juste au-dessus de la piste. Dernier salut à l'usine toulousaine dans laquelle il est né. Puis direction l'Allemagne pour l'aménagement intérieur.
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