Feuilleton 2/5 : "Les géants de la Seine"
La suite de notre feuilleton sur les boucles de la Seine. On embarque à bord d'un cargo de céréales en route vers la haute mer. Le parcours est loin d'être de tout repos pour le pilote. Avec les marées, le périple peut s'avérer dangereux. Musique. Notre cargo a laissé derrière lui les silos à grains du port de Rouen Son voyage se poursuit au coeur des boucles du fleuve.
Les impressionnistes ont peint ici, Sisley, Monet.
Avant de naviguer sur la Seine, Eric a voyagé dans le monde entier, comme officier de marine marchande.
La Seine est le prolongement du jardin, il y a une harmonie entre le plan d'eau et le jardin a la française.
Aujourd'hui, il pilote exclusivement sur la Seine. Il en connaît chaque méandre. Qu'est-ce que vous pensez des pilotes.
Ils sont bons, oui. Ils connaissent bien la rivière. Ils n'ont pas besoin de carte. Il n'y a pas de gros serpents ici ? Non.
Ça vous rappelle les Philippines.
Oui, c'est très dangereux les endroits comme ça aux Philippines. Trop de serpents, d'animaux.
Le commandant philippin admire la "jungle normande". Eric, lui, aborde un passage étroit du fleuve. Il va devoir doubler ce cargo en train de charger a quai.
Il va falloir passer à petite allure sur la pointe des pieds, pour éviter de le faire bouger.
Vous avez combien de milliers de tonnes à faire passer.
Heu. 40.000 ? Three, three, eight. And slower, please. Voilà, on n'a pas fait bouger.
Croisements, bancs de sable, niveau d'eau, le cargo n'est pas sorti d'affaire.
A droite, à 50m, il n'y a pas d'eau. A gauche, également.
Le lourd cargo s'enfonce plus de 9 mètres sous l'eau. Pour ces gros bateaux, le moindre écart peut s'avérer fatal. C'est ce qui est arrivé à ce porte-conteneurs en mars dernier, resté échoué plusieurs heures, piégé dans le lit du fleuve. L'an dernier, sur 6 000 passages de navires, il y a eu 2 incidents. Pour se sortir de la vase, avec l'aide de remorqueur, il a fallu attendre que l'eau remonte. C'est un phénomène de marée, filmé ici en accéléré, peut faire monter de 5 mètres le niveau de la Seine. Sans la marée, le fleuve ne serait pas assez profond pour que les cargos rejoignent la mer. A mi-chemin du parcours, l'heure de la relève a sonné.
L'opération se termine pour moi. Le navire doit être encore 3 heures pour être sur rade.
Un autre pilote vient prendre la barre. Il monte à bord sans que le cargo ralentisse sa course sur le fleuve.
Salut, ça va.
Oui.
Notre pilote doit retourner à terre. Il laisse à son collègue le soin de mener en toute sécurité l'énorme céréalier au large du Havre.
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