Feuilleton 2/5 : "L'épopée du pont du Gard"

Il va servir de décor à un conte sons et lumières baptise "Ulysse au pays des merveilles". Les créateurs du groupe F sont en plein préparatifs.

Le chef du groupe, c'est lui. Jonas dirige le travail des techniciens de la compagnie. La réussite du spectacle au pont du Gard repose sur ses épaules.

Que s'est-il passé ? Cela avait l'air sérieux. Bernard est le responsable des stocks d'artifices. On s'accorde sur le reste des livraisons à faire. On va parler de la suite de la saison.

"F" pour feux d'artifice. L'entreprise, installée à Arles, fait parler la poudre depuis 20 ans. Elle enflamme à l'occasion le château de Versailles, la tour Eiffel ou les buildings d'Abu Dhabi. Au pont du Gard, c'est la 4e fois que les artificiers préparent un évènement pyrotechnique.

Il faut faire très attention avec votre caméra. Vous avez dedans de l'électricité. Il suffit de 1,5 volt pour que ça parte.

Pour que le spectacle soit complet, la compagnie convoque sur scène toutes sortes d'étoiles.

Elle est danseuse, pas française mais ce n'est pas grave. On la forme à l'artifice aussi. Le problème est qu'elle ne parle pas français.

Pas besoin de parler français pourjouer un personnage de la mythologie grecque.

Regardez, vous aviez rendez-vous avec ce jeune homme.

On est allé voir les artificiers.

J'ai deux collègues qui se préparent pour monter au 3e, cela ne tombe pas mal.

Pourquoi s'arrêter au 3e étage quand on peut prendre plus de hauteur? Le pont n'est qu'une partie de l'aqueduc. De la source d'Uzès à la ville de Nîmes, la canalisation serpentait sur 50 km. Féru d'histoire, Gérard occupe sa retraite comme guide bénévole au sein d'une association de sauvegarde du patrimoine. Il nous emmène à la rencontre des vestiges du 1er siècle.

On se trouve dans le bassin de régulation de l'aqueduc. Il y en a deux de connus. Seul celui-ci est visible. Il a été découvert il y a 15 ans par un archéologue amateur d'Uzès. C'est le seul bassin de régulation connu dans le monde romain, à part celui de Pompéi. C'est un ouvrage exceptionnel. L'eau arrivait de la source du bassin et continuait son chemin dans l'aqueduc.

L'eau continuait sa course juste sous les pieds de Gérard.

90% de l'aqueduc était enterré. On va passer dans des tunnels creusés dans la roche. C'est un travail de Romains.

Les 60 mètres du tunnel ont été creusés dans le calcaire avec des outils rudimentaires. De simples pioche. 2.000 ans plus tard, les traces sont toujours visibles.

Ces petits trous servaient à poser la lampe à huile qu'utilisaient les Romains. C'était calibre pour une journée de travail d'environ 8 heures. On en a fait des expériences. Tant que la lampe a huile fonctionnait, ils travaillaient.

Le chantier aurait mobilise des milliers d'ouvriers et d'esclaves pendant près de 15 ans. Dont 5 ans rien que pour la construction du pont du Gard, joyau de l'architecture antique, transformé en terrain de jeux. A notre époque, seuls des comédiens bien assurés sont autorisés à arpenter le 3e étage du pont. A 50 mètres de hauteur.

On a la possibilité une rallonge réglable sur le charriot.

Pour que tu puisses avancer et moi l'enlever. La 1re intervention, c'est Ulysse qui sort de l'autre côte du pont. Il fait toute la traversée du pont. Il va descendre sur l'étage en-dessous.

Pendant qu'Ulysse prend ses marques un autre spectacle se prépare sur le parking du site touristique. Avec Gérard dans le rôle principal.

Voilà à quoi on en est réduits ! Je vais emmener le gladius romain de la révolte.

Le sage retraité passionné d'histoire va endosser un nouveau costume demain.

"L'épopée du pont du Gard", un feuilleton signé Antoine Morel, Cédric Baume, Karim Anette.