Feuilleton 2/5 : "Histoires de guerre"

C'est pour cela qu'elle a choisi de les emmener au musée.

Mettez-vous comme si vous vouliez vous protéger. Si vous relevez la tête, vous êtes mort.

Démonstration avec le guide de la position du soldat dans sa tranchée. Il vaut mieux ne pas avoir les genoux qui flanchent.

L'armée a eu la bonne idée d'inventer le casque.

Ça fait un peu peur, on s'imagine à l'époque, on a peur de se prendre une balle.

Le danger ne vient pas que des balles. Il y a les conditions de vie extrêmes des poilus.

Cette boue dans la tranchée, c'est un mélange de sang. Ce n'est pas un endroit où il y a systématiquement des toilettes.

La boue, on ne pense pas que ça monte jusqu'au bassin. Que c'est mélangé avec du sang, du gaz.

Alors, ça observe, ça griffonne. Le questionnaire se remplit plus vite qu'en classe. C'est à qui va identifier le premier ces objets vieux de 100 ans. Cartes postales, kits de couture, colis de cigares. Gabriel a reconnu un objet familier.

J'ai le même chez moi, j'ai le même gant de toilette.

Pas vraiment, il s'agit d'un des premiers masque à gaz.

C'est efficace.

Non, ce n'est pas efficace, sauf le dernier peut-être.

Ce qui attire l'attention, ce sont les uniformes. En rouge vif, les Français sont une cible de choix. En plus, ils sont moins bien chaussés que l'ennemi.

Les Allemands, ils ont des bottes complètes. Ça leur permet dans la boue d'avoir une meilleure marche.

Si on voit quelqu'un habillé comme ça aujourd'hui, on se dirait : "il va où là ?".

En fin de visite, la remontée dans l'Histoire a fait son effet.

Ça fait un choc quand on nous donne des informations, on n'imagine pas vraiment comment c'est.

Cette prise de conscience, ils vont la travailler en classe avec leur professeur. Sur le papier, certains ont déjà commencé à retranscrire ce qu'ils ont retenu de l'expérience de la guerre. Un regard qui ne sera plus indifférent.