Feuilleton 2/5 :"Croisière africaine" : au fil de l'eau
Les passagers se reposent, avant de partir en excursion dans un village toucouleur, un peuple qui dirigeait jadis l'un des plus grands royaumes du pays.
Le fleuve Senegal a longtemps été l'unique moyen d'accéder aux populations de l'intérieur. De 1950 à 1970, le "Bou el Mogdad" transportait vivres, courrier et passagers. Depuis, le fleuve s'est dépeuplé et à part les pirogues, le vieux bateau est seul à naviguer ici. Il ne transporte plus que les touristes. Certains, à bord, ont déjà mis le pied en Afrique. Mais pour beaucoup, c'est une grande première.
Là, on fait pas grand-chose. Quand on voit le travail dans les cultures. On n'a pas le temps de souffler, on est toujours en train de courir. Là, on se pose.
Les habitants du fleuve et ceux du bateau passent leur temps à se regarder. Dans le groupe de Jean-Luc, venu avec ses amis fêter ses 70 ans, on refait le monde les pieds dans l'eau. Gilbert révise ses classiques.
Sur la coursive, Bouba est l'âme du bateau. Quand le "Bou el Mogdad" a changé d‘ère, c'est son père qui a construit les cabines. Bouba avait 12 ans, il n'est jamais reparti.
Cela représentait beaucoup de choses à l'époque. Il n'y avait pas les routes pour acheminer la marchandise. C'était le seul bateau qui pouvait tout transporter. En croisière, il fallait voir les villageois le long du fleuve, tout le monde venait quand le bateau arrivait. Tu peux pas imaginer ce que représente ce bateau a Saint-Louis.
Le fleuve Sénégal est un voyageur qui a vu la Guinée, le Mali et la Mauritanie et qui arrive au Sénégal avec 2.000 km dans les pattes. Les passagers du "Bou el Mogdad" n'en verront que les derniers 260 km Leur première excursion est pour l'ancien royaume des Toucouleurs, jadis l'un des plus grands du pays.
Elle a un corps d'enfer, pas besoin de payer une salle de gym ! C'est de la musculation en même temps. Y'a tout à revoir.
Regardez ! Vous savez ce que c'est.
Oui.
C'est quoi.
Un cygne.
La visite a duré le temps de parcourir le village. Quand le groupe repartait, la question était de savoir.
J'essaie de lui apprendre correctement à lire. Y'a un jeu entre le guide, entre les femmes, entre les hommes, chacun tient son rôle. Les touristes qui viennent là jouent aussi leur rôle mais ils ne le savent pas.
Demain, si la pêche est bonne, le cuisinier révélera le secret du thiéboudiène, le riz au poisson sénégalais.
Le feuilleton est signe Romain Potocki, Sylvain Barral et Pape Seck.
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