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Feuilleton 1/5 : "L'or du Béarn"

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Article rédigé par franceinfo
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Une jolie ville construite autour de plusieurs sources d'eau très salées. Un patrimoine géré depuis la fin du XVIe siècle par une corporation. La tradition perdure, la semaine dernière, c'était la fête du sel.

Chaque année, mi-septembre, au pied des Pyrénées, Salies-de-Béarn fête le sel. Le bourg lui doit sa richesse. Une fête qui perpétue les gestes hérités de l'histoire de la cite. Comme ceux des porteurs d'eau salée. Salies-de-Béarn a eu un destin particulier. Elle s'est construite autour de "l'or blanc". Nous sommes sur l'un des rares sites français dote de sources d'eau salée. Leur exploitation remonte à l'époque gallo-romaine. Mais c'est à la Renaissance que la cité prend son essor. Michel descend d'une famille locale.

Nous arrivons sur la place du marché, qui s'appelle place du Bayaa. C'était une mare d'eau salée. On y venait prendre sa part d'eau salée dans des sameaux. C'était des récipients qui en contenait une certaine quantité. C'était une mare presque insalubre.

Le sel puise servait surtout à conserver les aliments. Un produit vital : on se battait pour remplir son sameau. La source fut découverte au XIVe siècle, d'après la légende. Grâce à ce sanglier. C'était sous Gaston Phoebus, vicomte de Béarn et poète.

Des chasseurs de Gaston Phoebus ont blessé un sanglier, qu'on a retrouvé quelques jours après avec les soies couvertes de sel.

A la place de l'ancienne mare, au XIXe siècle, on creuse une crypte. L'accès à la source devient réservé à quelques privilégiés. Fini, les bousculades dans ce lieu qui semble presque sacré. Michel est l'héritier d'une famille qui avait accès à la source. Il est membre d'une corporation qui a survécu à la Révolution, celle des Part-prenants de la Fontaine salée. Leur bible est le Livre noir, manuscrit conservé à la mairie.

Bonjour M. le maire. Je viens emprunter le Livre noir des part-prenants.

C'est une merveille. Il date de 1587. Tout est écrit à la plume dans du vieux béarnais.

C'est pas tant en béarnais, c'est moitié béarnais, moitié français.

Ce livre est comme un journal de Salies, à partir XVIe siècle, avec le nom des part-prenants et le règlement de la corporation. Notamment la transmission des parts de sel.

Ce sont les aînés qui héritaient, les cadets avaient une demi-part. A défaut, c'était les femmes qui héritaient.

Les part-prenants étaient riches, et tout était bon pour partager leurs privilèges.

Quelques Salisiens epousaient des vieilles Salisiennes pour hériter, pour pouvoir être part-prenant.

Nous verrons demain que cette manne reste la principale source de revenus de Salies-de-Bearn.

"L'or blanc du Béarn", un feuilleton signé Jérôme Bony, José Boulesteix et Isabelle Tartakovsky. La suite demain.

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