Feuilleton 1/5 : "De la vigne à la table"
Notre feuilleton : les foires au vin ont débuté. Le consommateur fait souvent de bonnes affaires, avec des grands crus à prix bradé. Ces foires représentent environ 500 millions de chiffre d'affaires. Elles se préparent des mois à l'avance, dans les vignobles.
Impossible de passer à côté. Chaque année, c'est le même rendez-vous du vin dans les grandes surfaces. Et le même rituel : les prospectus inondent les boîtes aux lettres, il n'y en a que pour les foires au vin dans la presse. En matière de vin, tout commence dans les vignes en janvier.
Il y a des pieds plus difficiles à appréhender que d'autres.
Christelle et Jacques sont viticulteurs dans le Bordelais. Fin janvier, il est temps de tailler dans le domaine de Christelle.
Il me reste la moitié de la propriété, encore 8 hectares.
Jacques est en charge de commercialisation de plusieurs vins des côtes-de-Blaye. Aujourd'hui, il attend la visite du responsable des vins d'une des plus grandes enseignes de la distribution.
Bonjour Jacques, comment allez-vous.
Fort bien.
Merci de m'accueilir dans vos vignes.
On a de la chance, le temps est beau.
Je n'ai pas la tenue mais je suis content d'être là.
Vous saurez que la prochaine fois il faut venir avec des bottes. L'hiver, il pleut de temps en temps.
Jérôme Peter commence son tour de France du vignoble. Son objectif : établir un catalogue varié dans la gamme et les prix.
Très belle parcelle avec un joli moulin. Là-haut, c'est plus du merlot. Chaque année, cela nous permet de vendre un très joli raisin et donc un très beau vin.
Pour chaque vin, Jerôme devra trouver des quantités suffisantes pour plus d'un millier de magasins à travers la France.
On a besoin d'importantes quantités pour couvrir tous les magasins. Cela peut varier de 30.000 à 100.000 bouteilles.
On a à faire à des acheteurs professionnels. Ils connaissent parfaitement leur métier. Ils ont envie de proposer des produits de qualité. Ils sont exigeants, il y a toujours des négociations de prix. On sait qu'on doit vendre nos vins à des prix raisonnables.
Pour faire partie des élus de la grande distribution, il faut d'abord franchir les premiers tests de dégustation. Elles ont lieu ici, dans ce château bordelais. 200 vignerons, négociants, oenologues, maîtres de chais, vont se relayer. Jérôme et son équipe les ont invités à goûter à l'aveugle plus de 5.000 vins. Chaque bouteille sera testée par deux binômes de degustateurs. Les mauvaises notes seront éliminées.
Nous passons au vin numéro 7 de 2009.
Un marathon qui débute ce matin avec les vins du Sud-Ouest, comme ces cahors.
Ce vin persiste bien en bouche.
Il est très long, tu as raison.
Belle longueur.
J'ai mis 14.
Moi aussi.
On est en phase. Là on revient à 2011.
On va mettre 9.
Oui, il ne passe pas. Il faut savoir s'aménager quelques pauses pour le palais. Boire un peu d'eau, respecter la chronologie. Aujourd'hui, on est sur du rouge du Sud-Ouest. Après, il faut attendre 30 minutes avant de recommencer.
Les femmes, de plus en plus nombreuses dans le monde du vin, participent aussi aux dégustations. Comme ces deux négociantes.
Les femmes recherchent plus des vins fins et élégants. Après, c'est assez complémentaire.
Oui, c'est important de prendre l'avis des femmes. Ce sont elles qui achètent le plus souvent en grande distribution.
C'est vrai.
Après 3 jours de dégustation et des milliers de notes, près de la moitié des vins a été éliminée. Pas celui de Jacques. Il fait visiter ses caves avec son vinificateur à Jérôme Peter, qui compte en commander de grosses quantités.
Nous entreposons ici près de 2 millions de bouteilles sur l'ensemble des propriétés. Avec une unité d'étiquetage.
Si certains petits producteurs peuvent se passer des supermarchés, pour celui-ci, ils sont devenus incontournables.
On a fait le choix de la grande distribution. On a des volumes importants, plus de 100.000 bouteilles.
Reste à s'entendre sur les prix. Et les quantités en commande dans les prochaines semaines. Tout doit être livré pour la rentrée. A l'heure des foires au vin.
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