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Feuilleton 1/5 : "Broadway-sur-Seine" : à l'école de la comédie musicale

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Article rédigé par franceinfo
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En 2014, c'est l'année du cheval en Chine, ce sera aussi l'année de la Chine en France.

Notre feuilleton maintenant. Cette semaine, on va chanter, danser, taper des mains. On va partager le quotidien des 80 élèves d'une école de comédie musicale. Les cours qui s'enchaînent, les castings à blanc. Un objectif : la présentation d'un spectacle. Mais pour être émouvant sur scène, il faut savoir exprimer ses sentiments. Et là aussi, ça s'apprend en cours de théâtre.

Je voudrais qu'on travaille les extrêmes. Amour-haine. On va partir sur celui-là. Calipso g.

Leur cours de théâtre commence souvent comme ça. 80 élèves dans une salle, et une voix.

On part sur l'amour, On fait monter tout doucement, il faut presque du frisson. Choeur a cappella.

Plus doucement que ça.

Essayez de faire dresser vos poils, ça peut marcher! On monte, on y va ! Allez.

Allez !!.

Jean-Luc est comédien. Sa fougue crève les murs. Il puise chez ses élèves l'émotion.

Colère tout doux ! Dedans! Regardez-vous! Les yeux ! Servez-vous des autres! Maintenant, vous allez approcher votre partenaire. En douceur ! En un seul geste.

Un frisson envahit la salle de cours. Perceptible jusque sur le visage de Vanessa.

Stop.

Pas mal.

On s'embrasse pas et on va se rasseoir.

Jean-Luc leur rappelle l'importance de ces jeux de rôle.

Quand on vous écoute, y a une véritable émotion qui monte. Il faut toujours être dans cet état un peu à part quand on entre sur un plateau. C'est pas facile, ce qu'ils font. En plus, c'est pas un métier, c'est une sorte de sacerdoce. Leur faire prendre conscience que c'est porteur d'émotion, alors ce sera porteur de plaisir, et de quelques difficultés.

Dans cette école, on apprend à chanter, à danser, à jouer aussi. Chacun est obligé de se livrer.

On a tous cette crainte au début, mais on apprend à se laisser aller. Ici, on est protégés, c'est le moment de le faire. Quand on sortira de l'école, là on est en risque, vraiment.

L'école entend former des artistes en 2 ou 3 ans, selon leur niveau. Et parfois, des talents apparaissent. Pauline s'isole pour répéter un morceau. A 28 ans, c'est une voix atypique. Elle entonne ses airs lyriques, jusqu'à crier son bonheur d'être ici.

Sur scène, il y a un truc qui se déclenche en moi. Malade ou fatiguée, sur scène il y a quelque chose qui change.

Pauline a eu une vie, moins artistique. Tout cela est terminé. Elle a décidé de vivre pleinement sa passion.

J'étais chargée des ressources humaines. Aujourd'hui, j'étudie la comédie musicale. Je sais pas de quoi demain est fait. Mais je suis mon instinct.

L'instinct a poussé l'une de ses camarades a s'exiler pour apprendre. Vanessa vient de Chypre pour réaliser son rêve d'artiste.

Tu me dis les chiffres qui sont marqués ? Un rêve qu'elle conjugue avec du baby-sitting plusieurs soirs par semaine. Les journées sont parfois longues.

Ça fatigue mais il y a le rire des enfants, une belle innocence. C'est toujours un grand plaisir de les garder.

Elle investit du temps et de l'argent pour sa passion. 11.000 euros pour deux ans de formation. Loin de sa famille, elle fait tout pour y arriver.

Ça donne plus. La rage de réussir. Je préfère pleurer pour quelque chose de vécu que pour un rêve.

L'heure tourne. Vanessa a un cours de chant demain très tôt.

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