Feuilleton 1/5 : "Au plaisir d'un roi", dans les coulisses de Chambord
C'est l'un des joyaux du patrimoine français. Nous vous emmenons dans les coulisses du château de Chambord, un des plus majestueux et le plus vaste des châteaux de la Loire. François Ier y chassait souvent, et son empreinte est partout.
C'est le premier tour de clé de la journée. Au petit matin, à Chambord, Nathalie Rousseau ouvre le donjon.
Certaines parties du château sont un vrai dédale. Il y a plus de 400 pièces et 77 escaliers.
L'une des pièces les plus visitées : la chambre de Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de Louis XIV. A cette heure-là, pas de visiteurs, Nathalie travaille dans un château vide. Une ambiance qui n'est pas pour lui déplaire.
On entend le château vivre par des grincements au niveau des portes, des fenêtres, le vent qui passe en dessous. Hors de question de mettre du produit sur des meubles d'époque. Il y a des meubles qu'on ne touche même pas. Seuls les responsables de collection ont droit d'y toucher.
Lever de rideau sur la dentelle de pierre du château de Chambord. A l'aube dans cette plaine de Sologne, le spectacle se donne depuis près de 500 ans. Au centre du donjon, un escalier monumental, passage oblige pour accéder a toutes les parties du château. Depuis 11 ans, Yohan Lecomte en use les marches.
Je prends 256 marches chaque matin pour effectuer mon travail.
Son travail : passer les dalles au peigne fin, nettoyer le bijou Renaissance pour les 750.000 visiteurs annuels.
Ici, ce sont les terrasses, à une trentaine de mètres du sol.
A cette altitude, Chambord dévoile la forêt qui l'entoure. 5.500 hectares classes en réserve naturelle. En 1519, François Ier, roi passionné d'architecture, ordonne la construction de ce château. Il veut qu'il surpasse tout ce qui a été fait et qu'en plus, le chef-d'oeuvre soit édifie en pleine nature. Construction achevée 47 ans plus tard.
Regardez comment ça se situe.
A Chambord, le conservateur en chef veille à tout, y compris au bon état des sculptures contemporaines exposées sur les pelouses. Le château lui aussi, en son temps, fut considéré comme une oeuvre moderne.
Dès sa création, il a été considéré comme un château hors normes. hors des lieux habituels. A l'écart de tout et pourtant qui fait oeuvre de génie.
Le génie, la démesure, depuis des siècles, Chambord surprend, étonne, impressionne visiteurs et invités. Tout est surdimensionné. On a toujours le chiffre de 365 mais il y en a moins, 282 à peu près.
La salamandre, l'emblème de François ler, est partout présente. Le château se distigue également par ses terrasses qui comportent des logements, des petites maisons. Une nouveauté totale pour l'époque. Mais c'est à l'intérieur près du grand escalier que le monarque a imprimé sa marque de façon spectaculaire. Avec ses caissons creusés dans les plafonds.
C'est vraiment la volonté du roi de marquer les esprits en faisant un élément architectural inédit et surtout en le marquant doublement de son signe. On a à la fois des caissons sculptés avec le F du roi et sa couronne, et cette fameuse salamandre.
François Ier s'est reconnu dans cet animal légendaire capable de cracher le bon feu et d'éteindre le mauvais. Autrement dit, d'exercer le pouvoir absolu. Le château de Chambord est un monument dédié à ce roi de France. Mais qui l'a conçu ? Qui en a dressé les plans ? Nous verrons demain que le mystère demeure.
"Au plaisir d'un roi", un feuilleton signe Gilles Marinet, David Fossard et Valérie Castel.
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