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L'étoile de Cannes (13/14) : à quelques heures du palmarès, des perles mais pas de favori

On saura samedi soir qui partira de Cannes avec la Palme d'or, à l'issue d'une compétition très ouverte, variée, de qualité mais sans "le" film qui ferait l'unanimité.

Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Palme d'or du 71e Festival de Cannes sera attribuée samedi soir à l'un des 21 films en compétition cette année pour la prestigieuse récompense. (S?BASTIEN BOTELLA / MAXPPP)

Vingt et un films sont en compétition pour la Palme d'or qui sera remise samedi 19 mai en clôture du 71e Festival de Cannes. Mais à quelques heures de la cérémonie de remise des prix, aucun film ne semble faire l'unanimité.

Il y a même des films très clivant, comme Capharnaüm de Nadine Labaki, qui suit deux enfants dans la misère totale dans les rues de Beyrouth, un gamin maltraité et un bébé réfugié éthiopien. Une merveille humaniste pour les uns, un clip pour l'Unicef pour les autres. C'est vrai qu'elle en fait beaucoup.

Le cinéma asiatique en force

La tendance forte de cette 71e édition, c'est l'excellente santé du cinéma asiatique. Sur quatre films en compétition, trois peuvent prétendre au palmarès : Burning d'aborddu Coréen Lee Chang-dong, chouchou de la presse internationale et de votre serviteur. Film d'une intelligence folle, plein de surprises, un thriller que se cache longtemps derrière un trio amoureux, une violence sociale sourde glaçante et deux scènes d’anthologie.

On citera aussi Une Affaire de famille, film joliment immoral du japonais Kore-eda, où mieux vaut une famille élective de marginaux pas très honnêtes que la famille biologique. Enfin, le Chinois Jia Zhang-ke (Les Eternels) est toujours puissant quand il s'agit de montrer l’évolution de son pays, qui va trop vite pour un couple de la pègre.

Les outsiders

Attention à Alice Rohrwacher et à son Lazzaro felice (Heureux comme Lazzaro), un conte contemporain à la poésie formelle sublime, bel hommage au cinéma italien grande époque. Jafar Panahi avec Trois visages prouve une fois de plus que malgré la contrainte, il est en liberté surveillé en Iran, il sait raconter avec finesse, courage et humour des femmes de trois générations. Enfin, le Russe Kirill Serebrenikov, lui aussi empêché de venir à Cannes, peut obtenir un prix pour son Été en noir et blanc, dans une union soviétique où la musique et l'amour sont pour la jeunesse sources de vie.

Les chances françaises

En guerre, de Stéphane Brizé, a fait ex-aequo avec Capharnaüm à l'applaudimètre du grand auditorium. Son film coup de poing contre le capitalisme financier peut prétendre au palmarès et pourquoi pas un deuxième prix d'interprétation pour Vincent Lindon, après La Loi du marché en 2015.

On a adoré aussi Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré pour son élégance, sa langue, ses acteurs, même si l'amour entre garçons pendant les années sida a du mal à convaincre au-delà du cercle français.

Un bon cru pour les prix d'interprétation

On citera d'abord deux actrices, favorites pour leur capacité à évoluer avec leur personnage dans le film, y compris dans le temps. Joanna Kulig d'abord, dans Cold War de Pawel Pawlikowsky, la plus belle histoire d'amour du festival dans la Pologne sous domination soviétique. Zhao Tao ensuite, dans Les Eternels de Jua Zhang-ke, femme de la pègre amoureuse dans une Chine en mutation. Enfin, Marcelo Fonte en toiletteur pour chiens victime d'un mafieux ultra-violent dans Dogman, de Matteo Garrone.

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