Femmes battues : libérer la parole
M. Drucker : Bonsoir Alban Mikoczy. On l'a compris, le dispositif de sécurité est au point. On ne peut pas en dire autant des infrastructures? Manifestement, nous avons un problème de son. Veuillez nous excuser pour ce problème technique. En France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. 70.000 plaintes sont déposées chaque année mais il y en aurait en réalité beaucoup plus. Certaines femmes n'arrivent pas à franchir le pas. Des associations leur viennent en aide, qui libèrent la parole et les aident à se reconstruire.
C'est une femme en grand danger que cette responsable d'association met à l'abri. Elle l'a appelée après une nuit de cauchemar et les violences répétées de son mari.
Il m'a frappée, il frappe mon fils. Hier, c'était trop, c'était de la violence sexuelle. Il m'a violée.
Ce soir, elle sera hébergée avec d'autres victimes dans un appartement. C'est la troisième fois que cette femme quitte le domicile. A chaque fois, son mari exerce des pressions sur elle et son entourage pour qu'elle revienne.
Elle est en danger, ce n'est pas la première fois, ce monsieur a déjà retrouvé madame dans un hébergement. Là, elle pourra être en sécurité.
Avec le soutien des pouvoirs publics, cette association a accueilli et hébergé l'année dernière une centaine de femmes comme Sophie et Laetitia. Elles ont aménagé chacune avec leurs deux enfants il y a quelques semaines, dans ce grand appartement. Elles partagent la cuisine et possèdent leur chambre, où elles dorment en famille.
Ça a commencé quand j'étais enceinte de la petite et cela ne s'est jamais arrêté. Il y a quelques mois, avant d'arriver ici, c'étaient même des menaces de mort, au couteau.
On a peur de mourir.
Oui, on n'a même pas peur pour soi mais pour ses enfants.
Sophie mesure les conséquences bénéfiques pour sa fille de 2 ans.
Ma fille dort beaucoup mieux, elle joue plus calmement, elle mange mieux. Elle a enfin repris du poids.
C'est aussi pour ses enfants de 5 et 8 ans que Laetitia a tout quitté. Sous leurs yeux, son ex-mari l'a poursuivie avec un couteau. Ils sont suivis depuis par des psychologues.
Tu es en colère contre lui.
Oui. Mais cela a changé car il est loin. Il ne peut plus nous retrouver.
Ces femmes parlent peu entre elles de leur vie d'avant.
Ce serait dur si on était toutes seules.
Vous veillez l'une sur l'autre.
Oui, on aime bien rigoler ensemble.
Ces femmes savent que leur hébergement est temporaire, elles doivent retrouver une situation plus stable.
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