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Famille : mères en burn out

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Article rédigé par franceinfo
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Mamans au bord de la crise de nerfs. Elles ne supportent plus cette vie à la maison, de gérer la vie de famille, les enfants. On parle souvent du burn-out, cette fatigue intense due au travail. Moins de celui des mères. Quels sont les symptômes et comment les surmonter.

Depuis que ses jumeaux, 3 ans et demi, vont à l'école, Flora respire. Cette mère de 25 ans en congé parental n'avait jamais soufflé. Disputes entre enfants, naissance d'un 3e, elle n'a pas tenu le choc. Epuisée, ses crises de colère se sont multipliées.

Tu te pousses, là.

Je leur mettais des fessées dès qu'un truc n'allait pas. Du coup, ils ont commencé à avoir peur de moi. Il fallait que j'arrête de les frapper.

Cela a commence avec les problèmes de sommeil de son fils. Des réveils parfois toutes les heures.

Pour qu'il s'endorme, il faut que je vienne au pied de son lit. Sinon, il veut pas dormir.

Impossible de récupérer pendant la journée.

Quand je suis trop fatiguée, je m'endors, je m'allonge comme ça.

Au plus fort de la crise, Flora pleure chaque jour. Elle s'isole, se renferme, sans parler de ses angoisses à son mari. L'été dernier, elle part 15 jours chez sa mère avec les enfants et comprend qu'elle fait un burn-out.

J'avais pas de crèche pour les grands, la petite à la maison.

On se sent esclave de ses enfants.

Carrément, les enfants c'est le patron et on est l'employée. Je faisais les choses mais je n'avais plus envie de les faire. Je regrettais d'avoir mes enfants.

Elle se renseigne, échange avec d'autres mamans épuisées, comme Stephanie, qui n'a aucune agressivité, mais des angoisses permanentes et le corps qui lâche.

J'ai failli faire tomber Thomas en décembre. Je l'avais dans les bras, il a failli m'échapper, j'avais plus de forces. J'étais épuisée.

Vous vous êtes sentie mauvaise mère.

Ouais. Mon mari est aussi épuisé que moi. On est tous les deux fatigués.

Flora et Stephanie appréhendent les vacances qui arrivent. Alors elles se ménagent du temps pour elles. L'association L'Ile aux familles organise des sorties pour parents. Stéphanie connaît ces mères qui en font trop. Elle en a fait partie.

A un moment, on n'en peut plus, sans envie d'être avec les enfants, mais c'est pas la question de l'amour qui se pose. J'ai jamais rencontré une maman qui dise "Je les déteste". Elles disent "Je n'en peux plus, je voudrais être seule".

Moi, des fois, je les supporte plus.

Vous avez des moments de saturation, de fatigue.

En 5 minutes, on peut passer d'une ambiance super a l'orage.

Durant une heure, ces mères parlent de leurs misères et leurs joies, et de leur volonté de bien faire.

Je me mets aussi la pression. Pour la maison, les enfants, le mari.

C'est pas de la dépression, même si on a des symptômes identiques. L'épuisement est mécanique : manque de sommeil, de reconnaissance, isolement.

Pour sortir de ce burn-out, Stéphanie et Flora apprennent à déléguer. Elle mettent les bambins quelques heures à la crèche, et retrouvent le plaisir d'être maman.

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