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Yvan Colonna condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

La Cour d'assises spéciale de Paris a condamné Yvan Colonna à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du préfet Erignac à Ajaccio le 6 février 1998. Ses avocats ont annoncé qu'il ferait appel.
Article rédigé par franceinfo
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"Aux 36 questions sur la culpabilité, il a été répondu oui à la majorité", a
annoncé le président de la cour spéciale, sans jury populaire, spécialement formée pour les affaires de terrorisme. Il aura fallu cinq heures de délibéré aux sept juges qui la composaient pour parvenir à ce verdict : la perpétuité sans peine de sûreté.

C'est donc un verdict sans surprise, mais pour autant pas complètement conforme aux réquisitions de l'accusation : l'avocat général avait demandé, dans son réquisitoire, la perpétuité assortie d'une peine de sûreté incompressible de 22 ans.

Tout au long du procès, Yvan Colonna avait continué à clamer son innocence. Sa défense avait plaidé l'acquittement au bénéfice du doute. Ses avocats ont immédiatement annoncé qu'il allait faire appel.

_ "Ne pleurez pas"

L'accusé a écouté la sentence debout les bras croisés. A l'annonce de sa condamnation, des sympathisants nationalistes ont crié plusieurs fois "Liberta". Yvan Colonna a alors levé ses bras menottés dans leur direction. Impassible, il a murmuré "Un'pienghjite micca" ("ne pleurez pas" en langue corse) à sa famille, effondrée au premier rang.

En Corse, aussi, les sympathisants d'Yvan Colonna lui ont manifesté son soutien. Des rassemblements ont eu lieu devant le Palais de Justice d'Ajaccio et de Bastia.

Pendant la nuit, une série d'explosions a visé plusieurs cibles près de Bonifacio, au sud de l'île. Deux villas ont été détruites. Rien ne permet d'établir un lien avec le procès d'Yvan Colonna, mais les autorités s'attendaient à des réactions violentes après le prononcé du verdict.

Le berger de Cargèse a également été reconnu coupable de l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella (Corse-du-Sud) en septembre 1997, où deux gendarmes avaient été brièvement pris en otage. Les six autres membres du "commando Erignac" ont déjà été condamnés en 2003 et purgent des peines de réclusion de 15 ans à perpétuité.

Anne Jocteur Monrozier (avec agences)

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