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Yvan Colonna condamné à la perpétuité, pour la troisième fois

Yvan Colonna a été reconnu coupable, pour la troisième fois, de l'assassinat du préfet Erignac en 1998, par la cour d'assises spéciale de Paris. Sa peine, en revanche, a été très légèrement atténuée. Le berger de Cargèse a été condamné à la perpétuité... sans période de sûreté. "Je suis innocent", a-t-il crié une dernière fois, quand l'audience a été suspendue. Ses cinq avocats ont immédiatement annoncé qu'ils allaient se pourvoir en cassation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

L'audience avait repris peu après 17h30, après à peine sept heures de délibéré, et les dernières dénégations d'Yvan Colonna, affirmant ce matin "je n'ai jamais tué personne" . Comme prévu les magistrats ont répondu à une trentaine questions, devant des avocats et un public particulièrement tendus, et l'ont déclaré dans l'ordre :

  • coupable des violences commises contre les gendarmes à Pietrosella,

    • coupable d'avoir participé à un groupe en vue d'une entreprise terroriste,

    • coupable du meurtre du préfet Érignac !

    Et l'audience ne s'est pas arrêtée là. Pour la première fois, cette cour spéciale a motivé son verdict, "estimé " que Yvan Colonna était "le tireur ", que "les rétractations [des autres membres du commando] ont été opportunes et laconiques ", que "l'amnésie " [des femmes du commando] étaient elle aussi "opportune ", que "l'attitude de Colonna après l'arrestation du commando [sa cavale] démontre sa participation".

Verdict : la prison à perpétuité. Un verdict qui n'est cependant pas totalement conforme aux réquisitions du ministère public. Cette fois, la cour n'a pas assorti la peine d'une période de sûreté. Cette période était de 18 ans, dans sa première condamnation en 2007. De 22 ans, dans la seconde en appel en 2009.

"Je suis innocent ", a crié le condamné, avant d'embrassé son fils Jean-Baptiste, 21 ans, et son frère Stéphane. Les cinq avocats du Corse, manifestement accablés eux aussi, ont alors annoncé qu'ils allaient dès demain formaliser un pourvoi en cassation, ouvrant la voix vers un potentiel quatrième procès. "Nous n'allons pas baisser les bras , a déclaré M° Sollacaro. Nous allons dès demain former un pourvoi en cassation et s'il n'y a pas de juge en France qui puisse acquitter Yvan Colonna, nous irons à Strasbourg ", devant la Cour européenne des Droits de l'Homme.

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