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Villiers-le-Bel : non-lieu pour les policiers

Une ordonnance de non-lieu a été rendue dans l'affaire de la collision entre un véhicule de police et une moto à Villiers-le-Bel (Val d'Oise), qui a coûté la vie à deux adolescents en novembre 2007. La famille des victimes a décidé de faire appel.
Article rédigé par franceinfo
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Les policiers qui conduisaient la voiture qui a percuté Mushin et Lakamy, ce 25 novembre 2007, à Villiers-le-Bel (Val d'Oise), ne passeront pas en procès. Pas dans un premier temps du moins. Le dossier a été clos à l'étape précédente, dans le cabinet du juge d'instruction, qui a rédigé une ordonnance de non-lieu. Ce qui signifie que le magistrat estime que le dossier d'accusation contre les policiers ne contient pas assez d'éléments qui permettraient de les mettre en cause. Donc, un procès serait inutile selon lui.

La famille des deux adolescents tués lors de la collision entre leur mini-moto et la voiture de police - qui a provoqué les plus graves émeutes urbaines depuis celles de novembre 2005 - ne l'entendent pas de cette oreille. Elles comptent faire appel de cette décision, a indiqué leur avocat. “La juge d'instruction, comme la procureure, considère que la moto des adolescents est la cause exclusive de l'accident. Elle écarte toute responsabilité du véhicule, nonobstant la vitesse de franchissement du carrefour”, explique-t-il. “Elle ne répond pas à l'argument qui est l'absence de gyrophare et d'avertisseur du véhicule de police”, a ajouté Me Jean-Pierre Mignard, qui plaide “sur le plan civil un partage des responsabilités”, et regrette cette décision que les familles ressentent comme un “camouflet”.

L'annonce de ce non-lieu sera d'autant plus délicate à gérer sur place que dans un autre dossier lié aux émeutes qui ont suivi la mort de Mushin et de Lakamy, la justice a décidé de renvoyer cinq jeunes hommes devant une cour d'Assises (cliquer sur le lien en bas de page pour lire notre article). Ils sont accusés d'avoir tiré sur des policiers à l'aide d'armes à feu (une centaine de fonctionnaires ont été blessés). Un contraste qui, quel que soit sa justification sur le plan judiciaire, aura du mal à passer sans apparaître comme le symptôme d'une justice à deux vitesses.

Grégoire Lecalot, avec agences

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