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Vidéo "Ils mettaient des shoots, dans le visage, dans les jambes" : à l'internat religieux de Riaumont, selon d'anciens pensionnaires, les moines avaient des méthodes d'éducation musclées

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Envoyé spécial. "Ils mettaient des shoots, dans le visage, dans les jambes" : à l'internat religieux de Riaumont, selon d'anciens pensionnaires, les moines avaient des méthodes d'éducation musclées
Envoyé spécial. "Ils mettaient des shoots, dans le visage, dans les jambes" : à l'internat religieux de Riaumont, selon d'anciens pensionnaires, les moines avaient des méthodes d'éducation musclées Envoyé spécial. "Ils mettaient des shoots, dans le visage, dans les jambes" : à l'internat religieux de Riaumont, selon d'anciens pensionnaires, les moines avaient des méthodes d'éducation musclées (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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"Riaumont, ç'a été les pires années de ma vie", témoigne un ancien pensionnaire, qui décrit des sévices physiques et psychologiques dans cet extrait d'"Envoyé spécial". Que s'est-il passé dans cet établissement religieux du Pas-de-Calais, dont six moines sont mis en examen pour des faits de violences sur mineurs ? 

C'est la première fois que Joseph et Florent reviennent sur les lieux. Ils ont quitté l'internat il y a cinq ans. Florent y a passé un an, Joseph deux. Dans les bois où ils avaient l'habitude de se réfugier pour "s'évader, être quelqu'un de normal, sans être jugé, [sans se demander si] ce qu'on fait, ça mérite des coups", ils se confient à "Envoyé spécial". 

Jusqu’en janvier 2019, l'établissement religieux de Riaumont, dans le Pas-de-Calais, accueillait une vingtaine de garçons, souvent issus de familles en difficulté. Près de la bâtisse aujourd'hui fermée, alors que six moines sont mis en examen, ces deux anciens pensionnaires rapportent des méthodes éducatives extrêmes. Aujourd'hui encore, le souvenir des sévices corporels qui leur auraient été infligés en public les hante. 

"Ils mettaient des claques, ils mettaient par terre..."

Joseph affirme que les moines punissaient avec brutalité le moindre écart de conduite. "Chacun avait plus ou moins sa spécialité : il y en a, ils mettaient des cocos [coups sur la tête avec le poing fermé], d'autres faisaient des clés de bras, ils mettaient des claques, il y en a, ils mettaient par terre..." Il raconte "des shoots dans le visage, dans les jambes" à coups de "rangers coquées". Il dit avoir vu "un ami ramper en cours tellement ils le frappaient (...). Il essayait de ramper vers la sortie, ils le prenaient, ils le ramenaient au milieu, pour que ça serve vraiment de leçon à tout le monde".

"Au fond de nous, on reste plus ou moins détruit"

"Psychologiquement, ils nous disent qu'on a de la merde dans le cerveau, qu'on ne fera jamais rien de notre vie… On doit apprendre à pas dormir, à mal manger, à travailler dur, à se faire taper… et que la vie continue." Malgré la carapace que ces conditions obligent à se fabriquer, "au fond de nous, on reste plus ou moins détruit". Joseph a déposé plainte contre l'établissement. "Il me manque une partie de mon enfance", témoigne l'adolescent avec émotion.

Florent, lui, se dit "bien content" que l'établissement ait fermé et que son petit frère n'y soit plus. "En un mois, c'était déjà la sixième fois qu'il fuguait et qu'il m'appelait en pleurant, en disant 'viens me chercher'", raconte-t-il. Lui "veu[t] juste que ça ferme et qu'ils n'aient plus le droit de s'occuper d'enfants – que justice soit faite".

Extrait de "Violences à l'internat", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 14 novembre 2019.

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