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Vidéo Fronde des policiers : Emmanuel Macron "a lâché la police en rase campagne", dénonce le député RN Laurent Jacobelli

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Article rédigé par franceinfo
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"Partir du principe qu'un policier qui a utilisé la force l'a fait à mauvais escient, c'est, je crois, un détournement de nos règles", a argumenté le député du Rassemblement national.

Emmanuel Macron "a lâché la police en rase campagne", a affirmé lundi 31 juillet sur franceinfo Laurent Jacobelli, député Rassemblement national de Moselle, alors qu'un apaisement semble se dessiner après le soutien affiché de Gérald Darmanin lors d'une rencontre avec les représentants syndicaux de la profession. Les policiers ont, durant une semaine, manifesté leur colère après la détention d'un collègue à Marseille soupçonné de violences sur un jeune homme en marge des émeutes. Trois autres fonctionnaires ont été mis en examen dans cette affaire. Des émeutes déclenchées par la mort de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, le 27 juin.

Le député a dénoncé le manque de soutien d'Emmanuel Macron envers les forces de l'ordre : "Le président de la République, dès qu'il a appris la mort du jeune Nahel de 17 ans, a tout de suite condamné le policier avant même de savoir ce que la justice allait décider, en disant que c'était 'inexcusable' et 'inexplicable'. Il a une part de responsabilité", dans cette colère, a expliqué Laurent Jacobelli.

"Il ne faut pas partir du principe que les policiers sont des coupables et que les voyous sont des innocents"

Pour manifester leur grogne, des policiers ont pratiqué une "grève du zèle" ou se sont mis en arrêt-maladie : "Je n'ai pas à juger leurs actions. En revanche, je crois qu'il faut qu'ils fassent attention à ce que le lien privilégié qu'il y a entre les Français et la police demeure, ce lien de confiance". dit-il. Selon lui, "partir du principe que tous ces arrêts-maladie sont faux est déjà un postulat". Laurent Jacobelli a rappelé la souffrance des policiers et le nombre important de suicides dans la profession.

Le député RN a également souligné le contexte dans lequel les policiers ont affronté les émeutes urbaines : "Ils ont fait ça parfois au risque de leur vie, leur famille est parfois menacée. Tout ça pour un salaire qui n'est quand même pas glorieux, malheureusement, qui est sous-valorisé. Tout ça pour une reconnaissance de l'autorité suprême qu'est le président de la République pour le moins évanescente", a-t-il poursuivi. "Il faut comprendre qu'ils ont parfois du vague à l'âme", dit-il.

"Aujourd'hui, on est dans un pays où il est plus compliqué de maintenir l'ordre que de le détruire et que de l'attaquer", accuse Laurent Jacobelli.

"Il y a plus de condescendance envers des voyous qui veulent attaquer la République, qu'il n'y a de compréhension envers des policiers qui la protège."

Laurent Jacobelli, député RN

à franceinfo

"C'est une inversion des valeurs que les Français ne tolèrent pas et évidemment les policiers encore moins", a-t-il poursuivi.

Le patron de la police nationale, Fréderic Veaux, avait ouvertement soutenu ses effectifs estimant qu'"avant un éventuel procès, un policier n'avait pas sa place en prison". Ce soutien affiché avait suscité une polémique. L'opposition de gauche et des associations avaient estimé qu'il était sorti de ses obligations de réserve. Laurent Jacobelli a lui aussi critiqué le placement de policiers en détention : "Un policier qui aurait fait l'usage de la force sans raison, de manière disproportionnée, doit et peut être condamné. En revanche, partir du principe qu'un policier qui a utilisé la force l'a fait à mauvais escient, c'est, je crois, un détournement de nos règles", a-t-il expliqué. Le député a rapidement placé le débat sur le terrain politique. "Il ne faut pas partir du principe que les policiers sont des coupables et que les voyous sont des innocents. Ça, c'est la vision de La France insoumise, ce n'est clairement pas la vision que nous voulons pour la France."

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